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Nº 2952 du vendredi 6 juin 2014

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Santé

Délire et hallucinations. Des troubles difficiles à mesurer

Ayant pour thème Délire et hallucinations, les Journées interuniversitaires de psychiatrie ont réuni une vingtaine d’experts libanais et étrangers pour débattre de sujets divers concernant ces symptômes de psychose qui peuvent toucher certaines populations spécifiques. Détails.
 

Le délire est une fausse croyance qui montre une anormalité dans la teneur des idées de la personne touchée. Ce trouble est difficile à distinguer des idées surévaluées et irraisonnables qu’une personne se fait tout en doutant de leur véracité. Le délire est un symptôme d’une maladie physique, neurologique ou mentale. Il est dû à une dérégulation de la dopamine − cela serait génétique ou environnemental − ou à la prise de drogues ou de médicaments. Les hallucinations sont des perceptions inexactes concernant les objets ou les événements qui impliquent les sens. Il existe une majorité de sujets dans la population générale qui signalent avoir eu, au moins une fois dans leur vie, une expérience hallucinatoire. Elle ne devrait être considérée comme pathologique que dans le cas particulier où elle envahit les domaines de fonctionnement psychosocial et professionnel ordinaire des sujets qui la manifestent.
 

Délire et accouchement
La dépression post-partum serait liée à des troubles antérieurs, soit de schizophrénie soit à un trouble de l’humeur. Après l’accouchement, ce risque de rechute s’élève à 50%. Les épisodes psychotiques du post-partum sont des pathologies psychiatriques graves survenant dans les suites d’un accouchement sur 1 000. Ce trouble psychotique peut consister en une rechute d’un trouble préexistant ou en une psychose. Il peut s’accompagner d’idées de suicide ou d’infanticide et constitue un danger aussi bien pour la femme que pour le nouveau-né. La détection des symptômes précoces d’un tel épisode est une nécessité afin de mettre en place une stratégie de prise en charge en tenant compte de divers facteurs tels que la nécessité d’une hospitalisation, les caractéristiques de la mère et du bébé, la volonté d’allaiter et les pathologies co-morbides. Cette pathologie se manifeste 2 à 4 semaines après l’accouchement.

 

Délire et troubles de l’humeur
Les hallucinations seraient des expériences incompréhensibles que la personne décrit ou interprète. Leur perception est accompagnée de sentiments, tels que l’urgence, la certitude et la vivacité. L’illusion est une fausse croyance fondée sur la déduction erronée de la réalité extérieure; ses explications sont en conflit avec la réalité. Les deux phénomènes, qu’ils soient liés à la schizophrénie, à d’autres troubles psychotiques ou à des troubles de l’humeur, sont souvent une cause de détresse, de préoccupation, et de divers problèmes au quotidien. Dans le cadre des troubles de l’humeur, leur existence dans les états dépressifs ou maniaques constitue notamment un défi à relever sur le plan thérapeutique. Plus de la moitié des patients atteints de troubles bipolaires présenteront des symptômes psychotiques au cours de leur vie. Ceci se traduira notamment par un taux plus élevé de suicides, par plus de récidives et par plusieurs séjours à l’hôpital.

 

La schizophrénie
La schizophrénie se manifeste le plus souvent à un âge précoce (de 15 à 25 ans pour les hommes et de 25 à 35 ans pour les femmes). Cependant, il n’est pas rare de voir une apparition de la schizophrénie plus tard dans la vie. La psychose est présente à tout âge, mais au 3e âge, elle nécessite une évaluation attentive visant à exclure toute pathologie organique. Il faut ainsi prendre en compte l’histoire médicale du patient, y compris les médicaments qu’il a pris. L’évaluation comprend l’examen physique (neurologique inclus), les examens de laboratoire, l’imagerie cérébrale et le diagnostic cognitif. Tout comme la schizophrénie précoce, la schizophrénie tardive relève fréquemment des antécédents familiaux du patient. Il existe d’autres facteurs de risque dans la schizophrénie chez les personnes âgées, notamment les déficits sensoriels, les troubles de la personnalité pré-morbide, l’isolement social et les anomalies neuropsychologiques.

NADA JUREIDINI
 


Psychose et drogues
La majorité des substances addictives peuvent donner des manifestations psychotiques à type délirant ou hallucinatoire. Le cannabis a été particulièrement incriminé comme un facteur de risque majeur de psychose, notamment de schizophrénie.

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