Magazine Le Mensuel

Nº 2952 du vendredi 6 juin 2014

Hommage

Maroun Haïmari n’est plus. Mission accomplie

Comme s’il avait réussi à choisir son heure, Maroun Haïmari termine sa carrière à 81 ans, emporté par une crise cardiaque, au moment où justement les portes du palais présidentiel se ferment. Le dernier président dont il a été le conseiller, Michel Sleiman, venait d’achever son mandat. De vibrants hommages ont été rendus à celui qui, toute sa vie, et à quelque poste qu’il ait été, a toujours servi son pays.  

Né à Bikfaya en 1933, le diplomate libanais avait été  naturalisé tchadien. Sa première fonction fut celle de consul honoraire de la République du Tchad au Liban. Il ne s’est plus jamais éloigné de ses racines, puisqu’en 1968, il est nommé ambassadeur du Tchad, en Syrie, Jordanie, Turquie et au Liban où il a résidé avant de siéger au Caire de 1972 à 1975.
De 1968 à 1975, il est chargé de missions officielles en qualité de représentant personnel du président de la République auprès des différents pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
Sa carrière, à elle seule, est un récit de toute cette période qu’il a vécue en traversant les principales capitales et en assistant aux entretiens officiels même les plus personnels entre les chefs d’Etat et les monarques. Mais c’est en 1975, l’année où la guerre a éclaté au Liban, qu’il démissionne de ses fonctions au Tchad et rentre dans son pays d’origine. Il est nommé chef du protocole à la présidence de la République, fonction qu’il occupe jusqu’en 2011, date à laquelle il devient le conseiller du chef de l’Etat. Le président de la République sortant a exprimé sa très grande peine de la perte d’un fidèle de l’Etat. Qui mieux et plus que ce grand serviteur de l’Etat, méritait les hommages qui lui ont été rendus par toutes les personnalités, ministres, diplomates et représentants officiels, qui ont eu l’occasion d’apprécier ses qualités de fidélité et de sincérité à travers ses multiples actions et fonctions et qui l’ont accompagné à sa dernière demeure pour lui rendre une dernière reconnaissance en participant aux obsèques officielles qui lui ont été faites à la cathédrale Saint-Georges des maronites au centre-ville.
Maroun Haïmari laisse un lourd héritage à ceux qui seront appelés à lui succéder. Resté discret jusqu’au bout, il n’a pas pour autant manqué d’être reconnu à travers de multiples décorations.
Au nom de la Société des membres de la Légion d’honneur, dont il faisait partie, son président cheikh Michel el-Khoury a évoqué toutes les qualités du disparu, rappelant que son père Georges Haïmari, sur les traces duquel Maroun a mené sa vie professionnelle, avait vécu au plus près la naissance du Grand Liban et son indépendance, aux côtés du président cheikh Béchara el-Khoury, comme l’a souligné cheikh Michel el-Khoury. Ce n’est pas un hasard si l’une des avenues parmi les plus prestigieuses d’Achrafié porte son nom. L’Histoire du Liban contemporain comportera sans aucun doute le nom du père mais aussi du fils.
Magazine se joint à tous ceux qui ont exprimé leur peine et partage surtout celle de toute la famille du disparu.

Mouna Béchara

Les décorations qui tracent sa vie
Chevalier, Officier et Commandeur de l’Ordre national du Tchad.
Grand Cordon de l’Ordre national du Cèdre.
Mérite libanais 1ère catégorie (OR).
Grand Officier de l’Ordre de Abdel-Aziz (Arabie saoudite).
Officier de l’Ordre national d’Irak.
Commandeur de l’Ordre national du Nil (Egypte).
Grand Cordon de l’Ordre de St Marc.
Chevalier de l’Ordre de Jérusalem.

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