Nombreux sont les Libanais qui souffrent de l’hépatite virale chronique, une infection hautement contagieuse qui cause une inflammation du foie. La plupart d’entre eux ne savent même pas qu’ils portent le virus, étant donné que cette maladie est souvent asymptomatique.
Certaines personnes ne présentent aucun symptôme, alors que d’autres ressentiront de la fatigue, de la fièvre, une perte d’appétit et une nausée. Malheureusement, les symptômes ne se manifestent souvent que lorsque le foie est irréversiblement endommagé. L’hépatite B est un virus qui se contracte par le contact avec le sang ou le sperme d’une personne. Des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée ou l’utilisation de seringues ou échange d’instruments tranchants constituent donc un risque de contracter la maladie. Les personnes à risque sont les usagers de drogues par voie intraveineuse, les personnes à partenaires sexuels multiples et les nourrissons de mères infectées. L’hépatite B ne peut être diagnostiquée qu’au moyen d’une analyse sanguine. La majorité des personnes infectées éliminent rapidement le virus. Mais lorsque l’hépatite B devient chronique, elle peut entraîner des complications graves comme la cirrhose ou le cancer du foie. Contrairement à l’hépatite C, l’hépatite B est évitable grâce à un vaccin sûr et efficace. Il est disponible gratuitement au ministère de la Santé publique.
Des traitements efficaces
L’infection par le virus de l’hépatite C se transmet aussi par exposition percutanée à du sang infecté. Il n’existe toutefois pas de vaccin pour prévenir cette infection. Les médicaments antiviraux peuvent soigner l’infection par l’hépatite C. Les traitements permettent de limiter l’évolution vers le cancer du foie et la cirrhose. L’hépatite virale cause l’inflammation du foie qui peut, à son tour, conduire à des conditions de santé graves. Elle est la cause principale du cancer du foie et la raison la plus fréquente derrière les greffes de foie. Avant que la personne atteinte présente les symptômes, le foie commence à subir des dégâts. Malheureusement, on estime que 75% de ceux souffrant d’hépatite virale chronique ne savent pas qu’ils sont porteurs du virus, ne se font pas traiter et n’opèrent aucun changement au niveau de leur style de vie.
Une campagne nationale de sensibilisation à l’hépatite virale a été lancée par le ministère de la Santé publique et le programme national contre l’hépatite virale, en collaboration avec l’Ordre des médecins du Liban. L’objectif de la campagne, qui a eu lieu à l’occasion de la journée mondiale de l’hépatite virale, est de renforcer la sensibilisation à la maladie et sa compréhension, afin de réduire sa propagation. Il s’agit également de briser le silence autour de ce grave problème de santé publique, tout en apportant de réelles avancées pour les personnes atteintes par l’hépatite B et C. La campagne nationale est une opportunité d’appeler à un réel changement d’attitude envers l’hépatite qui, selon les organisateurs, peut être évitée dans bien des cas. Une éducation et une compréhension plus approfondies de la maladie parmi la communauté locale constituent un premier pas essentiel vers la réduction du nombre considérable de personnes qui contractent nouvellement l’hépatite B et C, et vers la réalisation de l’objectif ultime, à savoir éradiquer ces maladies dévastatrices.
Nada Jureidini
Témoignage d’un patient
«Atteint d’hépatite C chronique, j’ai dû subir un traitement lourd avec trop d’effets secondaires. J’étais tout le temps fatigué et je n’avais pas de force. Lorsque j’ai appris que j’avais ce virus, j’ai été longtemps dans une période de déni. Je n’en parlais pas. Mon conseil est de bien comprendre cette maladie et de prévenir son entourage. Le soutien des proches est important. Le plus dur était d’arrêter mon boulot qui exigeait beaucoup de temps. Il faut rester optimiste malgré tout, car de nouveaux traitements efficaces permettent aujourd’hui de surmonter cette grave maladie».