Magazine Le Mensuel

Nº 2978 du vendredi 5 décembre 2014

  • Accueil
  • Santé
  • [Copy of] Journée mondiale de la Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Le tabac pointé du doigt
Santé

[Copy of] Journée mondiale de la Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Le tabac pointé du doigt

La Société libanaise de pneumologie (SLP) a insisté sur les méfaits du tabagisme actif et passif à l’occasion de la Journée mondiale de la Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) célébrée le 19 novembre dernier. Le Dr Mirna Waked, présidente de la SLP, explique que cette maladie affecte au Liban environ 10% des personnes âgées de plus de 40 ans et 14% des fumeurs et ex-fumeurs de cigarettes.

La BPCO est une maladie liée quasi exclusivement au tabagisme. Les voies respiratoires sont obstruées progressivement au point de provoquer l’étouffement du patient dans les cas avancés.
La BPCO atteint en général les fumeurs ou ex-fumeurs âgés de plus de 40 ans. Durant les premières phases de la maladie, la toux productive chronique avec des crachats et la dyspnée d’effort sont les symptômes principaux, alors que dans les cas avancés, le patient se plaint d’un sifflement respiratoire persistant et d’un essoufflement survenant à un effort aussi simple que de vaquer à ses occupations quotidiennes. Les autorités libanaises, ainsi que le public libanais doivent s’engager de manière plus sérieuse pour faire face au problème vital que représente le tabagisme actif et passif. La spirométrie, un test fréquemment utilisé en pneumologie, est un outil essentiel dans l’évaluation de la BPCO.
Les résultats de quatre études reliées révèlent par ailleurs que la pollution de l’air en particules dans les maisons de fumeurs est de dix fois supérieure à celle mesurée dans les maisons de non-fumeurs. Selon le Dr Mirna Waked, ce sont des résultats extrêmement importants pour le Liban où 60% de la population fume, selon les estimations des autorités de santé. Le Dr Waked souligne également que contrairement à la croyance populaire, le narguilé a les mêmes méfaits que la cigarette et expose les personnes aux mêmes substances nocives. Les études locales ont révélé que la consommation du narguilé augmente le risque de BPCO, surtout parmi les personnes qui en fument depuis plus de vingt ans. De plus, les derniers résultats sur le tabagisme passif soulignent que les particules fines ou particules polluantes affectent les non-fumeurs vivant avec des fumeurs. Mais la BPCO est toutefois une maladie qu’on peut prévenir. L’arrêt du tabac est la seule intervention capable de modifier l’évolution naturelle de la maladie.
Si la consommation de tabac ne connaît pas une diminution dans les prochaines années, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit que la Broncho-pneumopathie chronique obstructive, qui représente actuellement la cinquième cause de mortalité dans le monde, occupera la troisième place en l’an 2020.
 

Nada Jureidini

Trois questions au Dr Mirna Waked

Quand faut-il consulter et quelles sont les recommandations?
Il faut consulter si les personnes ont des symptômes de toux et d’expectorations chroniques et/ou d’essoufflement à l’effort et si elles ne se connaissent pas la BPCO. S’ils sont diagnostiqués, ils doivent suivre le traitement donné par leur médecin qui est celui d’arrêter de fumer, se faire vacciner et garder une activité physique pour se maintenir en forme.

Avez-vous un message à faire passer?
Plus le diagnostic est fait précocement mieux c’est: le patient peut devenir stable et arrêter la détérioration du souffle. C’est une maladie frustrante qui prend des aspects différents chez chacun. Mais elle a en commun chez tous l’essoufflement qui commence aux premiers stades à l’effort et évolue au moindre effort. Cette maladie frustrante n’arrive pas qu’aux autres …

Avez-vous observé moins de cas de BPCO depuis l’application de la loi antitabac?
Pas vraiment. L’application de cette loi a été éphémère et, de toute façon, ce n’est qu’après des dizaines d’années que les cas de BPCO seraient moindres. En revanche, l’application des lois antitabac peut avoir un résultat immédiat sur les exacerbations de la maladie et aussi sur les non-fumeurs ou fumeurs passifs qui souffriront moins de crises d’asthme (en particulier les enfants), moins d’infections respiratoires et ORL…
 

Propos recueillis par N.J.

Related

Le sucre et le gras nuisent au cognitif

Les infections nosocomiales. L’hygiène, pour une meilleure prévention

Epilepsie: arrêtons d’en faire un tabou. Une maladie mal perçue mais guérissable

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.