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Nº 3088 du vendredi 6 avril 2018

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Troubles bipolaires. D’un simple changement d’humeur au suicide

Entre 3 et 6% de la population libanaise souffrent de troubles bipolaires, alors que la dépression au Liban atteint deux fois plus de femmes que d’hommes.  Magazine dresse un état des lieux de cette maladie.

Churchill, Roosevelt, Modigliani, Baudelaire, Nietzsche, Van Gogh, Schumann, Haendel… Autant de personnages qui ont marqué l’Histoire et qui ont tous un point commun: les troubles bipolaires. Pour en comprendre les symptômes, la tendance actuelle va jusqu’à donner l’explication suivante: il s’agit de troubles de l’énergie et de l’humeur, caractérisés par des fluctuations (ascendantes ou descendantes) de ces deux éléments. Ces fluctuations dépassent la normale, que ce soit par leur intensité ou par leur durée. Lorsqu’elles sont très intenses, on parle de psychose maniaco-dépressive.

Ne pas confondre avec la manie
Dans les cas extrêmes, quand on assiste à une montée accrue de l’humeur et de l’énergie, c’est de manie qu’il s’agit. Le sujet devient alors excessivement euphorique ou à l’inverse, excessivement irritable. Il n’a pas besoin de sommeil, dort moins et conserve toutefois un degré d’énergie élevé. Les idées se bousculent dans sa tête, sa conscience de soi est en nette augmentation, il pense qu’il est capable de tout faire. On peut aussi observer un accroissement de la sociabilité, un excès de dépenses surtout inutiles, une planification pour l’avenir
relativement absurde et beaucoup d’indiscrétion sexuelle. Lorsque tous ou certains de ces symptômes retentissent sur le «fonctionnement» de l’individu, tant sur le plan personnel que professionnel, la manie est confirmée. En revanche, lorsque les conséquences sont très minimes, voire inexistantes, ce «syndrome» est qualifié d’hypomanie. Passer d’un état mineur (l’hypomanie) à un état majeur (manie), peut être provoqué, entre autres, par la prise de stimulants ou d’antidépresseurs, le facteur génétique n’étant pas éliminé. A savoir que les deux états sont précédés ou suivis ou entrecoupés d’épisodes dépressifs. Pour résumer cette explication, être atteint de troubles bipolaires signifie avoir des fluctuations ascendantes légères (hypomanie) ou excessives (manie) et des fluctuations descendantes (dépression).

Quel traitement?
Les personnes bipolaires présentent un tempérament cyclothymique (instabilité persistante de l’humeur, comportant de nombreuses périodes de dépression ou d’exaltation légère). Leur humeur est susceptible de changer, parfois sans raison et elles deviennent très sensibles et irritables. Cela peut parfois mener au suicide, surtout lorsque le malade est en phase dépressive. Pour tenter d’éviter un tel drame et de réduire autant que possible les répercussions de ces troubles sur la vie d’un individu, il faut essentiellement avoir recours aux thymorégulateurs (régulateurs de l’humeur) ou stabilisateurs de l’humeur. Ce sont des comprimés pris à doses spécifiques, permettant d’amoindrir les changements subits de l’humeur. S’abstenir de prendre des drogues, avoir une hygiène saine de sommeil, recourir à des psychologues spécialisés capables de déceler la maladie pourraient rendre la vie du malade plus facile.  

Faux
Un bipolaire diagnostiqué ne peut pas mener une vie normale. Les traitements actuels permettent au patient de mener une vie normale (sur les plans personnel et professionnel).

Vrai
On peut facilement associer bipolarité et génie. Les troubles bipolaires et le tempérament cyclothymique sont fréquemment associés à une augmentation de la créativité.

Natasha Metni Torbey
 

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