Nisrine Rouhana est la nouvelle victime de la violence conjugale au Liban. Soumise depuis de longues années à la violence domestique, Nisrine, 36 ans, a été assassinée par son mari, le jour même de la Journée internationale pour l’éradication de la violence à l’égard des femmes. Coïncidence ou acte volontaire?
Les parents de Nisrine affirment que leur fille a vécu plus de quinze ans d’enfer avec son mari Jean Dib, drogué et irresponsable. Mariée depuis vingt ans, elle a tout supporté en silence pour épargner ses deux enfants de 12 et 7 ans, avant de se décider à quitter son époux et à porter contre lui une accusation. En mai dernier, elle brise cette chaîne du silence et se réfugie chez ses parents. Le mari s’enfuit vers Jbeil emmenant avec lui les deux enfants et sa mère. Une décision est prise de protéger Nisrine et de lui rendre les deux enfants, entre-temps, Jean devait se soigner de la drogue.
Le père de Nisrine soupçonne son gendre de surveiller sa fille depuis près d’un mois. Le jour du crime, il rentre chez lui à neuf heures trente du matin, laissant sa voiture à sa fille pour qu’elle rejoigne son lieu de travail. Son mari la devance à Achrafié et l’attend devant le centre ABC, la menaçant avec un revolver et lui intimant de venir avec lui. Il l’emmène à Nahr Ibrahim. Elle tente de s’échapper. Il lui tire une balle dans l’épaule puis dans l’œil, et la jette dans le fleuve. Le père accuse la mère de l’époux d’être au courant des intentions de son fils, et de ne pas avoir cherché à l’en dissuader.
Arlette Kassas