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Nº 2980 du vendredi 19 décembre 2014

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Kerry-Lavrov: 17e rencontre de l’année. Les deux puissances campent sur leurs positions

A Rome, la 17e rencontre de l’année entre les chefs de la diplomatie américaine et russe a duré trois heures. Les deux pays ont réaffirmé leurs positions sur les dossiers ukrainien, israélo-palestinien et syrien.

En position d’interlocuteur devenu incontournable sur les dossiers du monde, la Russie ne se laissera plus marcher sur les pieds par les Etats-Unis. Dimanche dernier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré au cours de sa rencontre à Rome avec le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, que «les tentatives pour exercer la pression sur la Russie étaient sans perspectives», selon un communiqué publié lundi sur la page Facebook du ministère russe des Affaires étrangères. Sergueï Lavrov a souligné, pendant la discussion des relations bilatérales, que «leur développement n’était possible que sur la base de l’égalité en droits et de la prise en considération des intérêts réciproques». Ces déclarations intervenaient quelques heures après le vote à l’unanimité par le Congrès américain d’un texte non contraignant, intitulé Acte de soutien à la liberté de l’Ukraine, qui appelle à de nouvelles sanctions contre la Russie et, pour la première fois, à des livraisons d’armes à Kiev.
La colère de Moscou et l’embarras de Washington reflètent l’état du rapport de force entre les deux superpuissances. Outre l’Ukraine, Kerry et Lavrov ont également évoqué la situation en Syrie, et, surtout, au Proche-Orient, selon un haut responsable du Département d’Etat. De leur côté, les Russes ont qualifié cette question de «sujet principal de cette rencontre», qui a eu lieu à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Rome. Son homologue russe a parlé du Proche-Orient et de la nécessité d’éviter que «la situation ne se détériore davantage», assurant chercher «ce qui peut être fait ensemble pour l’éviter». Au Proche-Orient, les Etats-Unis et la Russie se sont accordés sur la nécessité que «toutes les parties prennent des mesures visant à réduire la tension».

La Palestine au menu
La discussion à mener au Conseil de sécurité des Nations unies concernant le futur Etat palestinien a fait de cette question l’un des sujets centraux des entretiens de Rome. Les Palestiniens ont annoncé vouloir soumettre un projet de résolution réclamant la fin de l’occupation israélienne, d’ici deux ans. Washington s’oppose à toute mesure unilatérale du côté palestinien visant à obtenir des Nations unies la reconnaissance d’un Etat, jugeant que cela doit être l’aboutissement de négociations de paix.
La tournée européenne de John Kerry s’est poursuivie lundi par une rencontre avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à Rome. Il a ensuite retrouvé dans la soirée à l’aéroport parisien d’Orly ses homologues français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond et allemand Frank-Walter Steinmeier, avant d’expliquer le lendemain au négociateur en chef palestinien Saëb Erekat, rencontré à Londres, les réticences occidentales sur l’initiative onusienne des autorités palestiniennes. Une multitude de questions qui a réussi à reléguer le dossier syrien au deuxième plan.

Julien Abi Ramia
 

Le terrain syrien
«Les forces du régime ont progressé à Handarat, une colline au nord d’Alep, à l’issue d’une bataille qui s’est soldée par la mort de neuf combattants du régime et de vingt et un rebelles», a annoncé dimanche Rami Abdel-Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), en direction de l’unique voie d’approvisionnement entre la ville et la Turquie. Depuis juillet 2012, l’ancienne capitale économique syrienne est coupée en deux: l’ouest-est sous le contrôle du régime et l’est aux mains des rebelles. Ces combats ont lieu au moment où l’émissaire de l’Onu en Syrie, Staffan de Mistura, cherche à instaurer un gel des combats et des zones de cessez-le-feu à Alep.
Dans le même temps, le Front al-Nosra a imposé un sérieux revers au régime syrien en prenant le contrôle de deux bases militaires stratégiques dans le nord-ouest du pays. A la faveur d’une offensive éclair lancée dimanche, à laquelle auraient participé plus de 3 000 hommes selon une source du Hezbollah, la branche syrienne d’al-Qaïda, qui a délogé les forces rebelles modérées soutenues par les Occidentaux, a pris le contrôle de Wadi el-Deif et de Hamidiyé, deux bases de la province d’Idlib, assiégées depuis deux ans.

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