Donner ses organes et ses tissus à son décès permet de sauver la vie de plusieurs personnes. Pour le Comité national pour le don et la greffe des organes et des tissus (NOOTDT), le support du gouvernement, le financement, la coopération des hôpitaux et des professionnels de la santé, mais également celle des médias sont essentiels pour promouvoir et encourager le don d’organes au Liban.
Du point de vue médical, le don d’organes est la seule solution pour la survie du patient ou pour améliorer sa qualité de vie. Le don d’organes est une décision qu’une personne prend de son vivant ou que la famille de celle-ci prend après son décès pour permettre la transplantation d’un ou de plusieurs de ses organes à une ou plusieurs personnes qui en ont médicalement besoin pour continuer à vivre normalement. Le «donneur» peut, de son vivant, donner un organe ou un tissu qui ne lui est pas vital à condition toutefois de satisfaire aux conditions légales et éthiques requises. Plus qu’un choix, le don d’organes est un acte humanitaire. Le prélèvement est possible à tous les âges. Les organes qui peuvent servir pour une transplantation sont les reins, le cœur, les poumons, le foie et le pancréas. On prélève également souvent les cornées et, parfois, des parties de l’intestin ou des tissus comme des os, des artères, des tendons… L’écart entre le nombre de personnes en attente et celui d’organes disponibles reste malheureusement important. Le taux de succès des transplantations varie selon les types d’organes, mais se situe généralement entre 70% et 90%, et ce, dix ans après la chirurgie.
Depuis cinq ans, le NOOTDT a établi un système national du don d’organes, a fait des conférences de sensibilisation à tous les niveaux: écoles, universités, casernes de l’Armée libanaise, scout… et est également responsable de l’éducation des professionnels de santé. Ceci a aidé à changer la situation au Liban et à la rendre plus favorable au don. Sur le plan de l’enseignement, le Comité national s’est entendu avec les facultés de médecine et des sciences infirmières pour former en 2015 les professeurs qui, à leur tour, enseigneront la matière du don d’organes. Exprimer sa volonté de donner ses organes après la mort peut sauver des vies. Il s’agit alors de remplir une carte de donation et d’annoncer sa volonté à ses proches et les informer de sa décision d’être un donneur potentiel après sa mort.
NADA JUREIDINI
Pour plus d’informations ou pour remplir une carte de donneur, appelez: 05 – 955 902, 05/955 903, 03/532 908 – www.nootdt.org
3 questions à Farida Younan
La coordinatrice du Comité national pour le don et la greffe d’organes et de tissus explique.
Quelle est la situation du don d’organes au Liban?
Le taux de don au Liban est stable depuis cinq ans. En 2014, plusieurs familles ont demandé à faire le don avant même que le médecin le leur propose. Ce qui est un bon signe. La situation actuelle est meilleure, mais on est encore loin de suffire à nos besoins. C’est là où les médias peuvent intervenir pour nous aider. Ce sujet a été agréé par le ministère de l’Education et de l’Enseignement supérieur et les universités de médecine et des soins infirmiers qui ont décidé de l’incorporer dans le curriculum de leurs écoles respectives. Le ministère de la Santé a décidé de l’introduire dans les critères d’accréditation des hôpitaux.
Quels sont les obstacles que vous rencontrez?
Ils sont nombreux, mais l’obstacle majeur reste l’obstacle financier. Notre budget est très limité et n’est jamais délivré à temps. Nous sommes en janvier 2015 et nous attendons toujours le budget de 2014. Il nous est très difficile dans ces conditions de mener à terme tous les projets qui permettront à ce système de don d’organes et de tissus de progresser à la vitesse nécessaire et voulue. Le support du gouvernement et la coopération des hôpitaux et celle des médias sont essentiels.
Quel est le principal message à faire passer?
Tout le monde admet que le don d’organes est une nécessité absolue. La structure de base a déjà été établie, il est grand temps d’agir. Un grand nombre de vies en dépend. Le don d’organes est le meilleur moyen de nous unir, tout en dépassant toutes nos différences politiques et confessionnelles.
Propos recueillis par Nada Jureidini