Le Maestro Rechargeable System est un nouveau traitement pour la perte de poids autorisé récemment par l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA). Il s’agit d’un implant qui envoie des impulsions électriques sur un nerf contrôlant l’appétit.
L’implant est destiné aux personnes d’au moins 18 ans n’ayant pas pu perdre du poids dans le cadre d’un programme associant régime et activité physique et dont l’indice de masse corporelle est situé entre 35 et 45. Les personnes concernées doivent avoir au moins une pathologie liée à l’obésité comme le diabète de type 2 ou l’hypertension. Des électrodes implantées dans l’abdomen envoient des impulsions électriques au nerf pneumogastrique, chargé de signaler au cerveau si l’estomac est vide ou plein. Un système de contrôle externe permet de recharger la batterie et d’ajuster les stimulations, avec le moins d’effets secondaires possibles. En supprimant l’échange de messages qui signalent la faim et préparent l’estomac pour les aliments, les courants électriques intermittents font que l’on sent moins la faim, que l’on se sent rassasié plus vite et pour plus longtemps. On mange donc moins et on perd du poids. L’implant aurait l’avantage de réaliser une perte de poids significative sans la crainte des effets négatifs qui existent avec la chirurgie bariatrique. Très important dans le système nerveux, le nerf pneumogastrique assure notamment la transmission d’informations entre le cerveau et le ventre. Il contrôle ainsi la digestion des aliments. Dans une étude sur 12 mois, le groupe ayant reçu l’implant a perdu 8.5% de poids excédentaire de plus que le groupe dont le générateur de pulsations n’était pas activé. La moitié a perdu au moins 20% de leur poids excédentaire et 38% ont perdu au moins 25%.
Surpoids et cancers
L’excès de poids est responsable de nombreux cas de cancers chez les adultes selon les données. Le quart des cancers associés à l’obésité sont attribuables à l’augmentation de l’indice de masse corporelle. Selon les chiffres avancés, l’obésité a été responsable de 136 000 nouveaux cancers chez les hommes en 2012 contre 345 000 nouveaux diagnostics chez les femmes. Cela est essentiellement attribué aux cancers de l’utérus et du sein qui surviennent généralement après la ménopause. Ces cancers et celui du côlon représentent les trois quarts des cancers causés par l’obésité chez les femmes. Chez les hommes, les cancers du côlon et du rein englobaient près de 90% de tous les cancers associés à l’obésité. Le cancer n’est pas la seule maladie liée à celle-ci. Une personne obèse aurait trois fois plus de risque d’être diabétique qu’une personne non obèse. Plus de 80% des diabètes de type 2 sont attribués à l’obésité. L’excès de sucre expose à l’hypertension artérielle, aux infarctus cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux. Les maladies cardiovasculaires touchent particulièrement les personnes dont l’IMC est supérieur à 30. Ces personnes sont deux fois plus exposées au risque de contracter et de succomber à ces maladies. De plus, les problèmes respiratoires comme les apnées du sommeil concernent 20 à 30% des personnes en surpoids. L’obésité favorise donc un grand nombre de pathologies qui lui sont associées. L’autorisation de l’implant pourrait peut-être constituer un réel espoir pour les personnes obèses et un moyen de réduire les nombreuses maladies liées au surpoids.
Nada Jureidini
L’implant en bref
Cet implant fait partie d’une série d’appareils dits neuromodulateurs. Il est constitué d’une pile rechargeable et d’électrodes implantées dans l’abdomen. Il stimule le nerf vague selon une cédule quotidienne afin de réduire la faim et donner une sensation de satiété. Le dispositif est considéré de catégorie 3 par la FDA, c’est-à-dire que les données de sécurité sont encore insuffisantes pour son remboursement.