A la suite de l’opération du Hezbollah à Chebaa, les règles du jeu ont-elles changé? La résolution 1701 est-elle compromise?
D’abord, l’attaque a eu lieu dans une région qui n’entre pas dans le cadre de la 1701, une région libanaise, mais qui n’a pas été démarquée ou délimitée. Les violations de la 1701 sont nombreuses de la part d’Israël comme de la part du Hezbollah, mais cette opération est différente. Toute autre opération à l’intérieur de la Ligne bleue aurait été la cause directe d’une guerre dont personne n’en veut.
Cette nouvelle situation influera-t-elle sur le dialogue en cours entre le Courant du futur et le Hezbollah?
Ce point devait être soulevé par les représentants du Courant du futur, surtout que les discours qui ont accompagné cette opération sont inacceptables.
Comment évaluez-vous dans ce cas le discours de sayyed Hassan Nasrallah?
L’opération comme le discours ont leurs points positifs et leurs points négatifs. Ce qui est positif, c’est que le Hezbollah a réagi à l’opération qui l’avait visé à Qoneitra, et la riposte est courageuse et bien étudiée. C’est vrai qu’il aurait pu choisir une cible à l’intérieur de la région où il a été visé, et épargné les répercussions possibles sur le Liban, mais ce qui est positif, c’est qu’il a choisi avec intelligence une région en dehors de la 1701. Ce qui est négatif, c’est que le Hezbollah a clairement annoncé son allégeance au régime iranien et, par ce fait, il a fait entrer le pays dans l’axe iranien, alors que le Liban essaie depuis toujours de suivre une politique de distanciation.
Arlette Kassas