Magazine Le Mensuel

Nº 2992 du vendredi 13 mars 2015

Interview

Questions à Mgr Boulos Matar

Après votre rencontre à Paris du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, en présence du président du Conseil central maronite, l’ancien ministre Wadih el-Khazen, certaines sources affirment que l’entretien a duré 45 minutes et a été l’occasion pour John Kerry de rapporter l’optimisme de Washington sur la possibilité de débloquer la présidentielle au cours des deux prochains mois. Est-ce vrai?
Notre rencontre a eu lieu par pur hasard dans un lieu public. Elle n’était pas prévue et n’a duré que quelques minutes. Kerry partait alors que j’arrivais. Nous avons pris le temps de nous saluer. Vous savez que lors de sa visite à Beyrouth, il n’avait pas eu le temps de se rendre à Bkerké et il a rencontré le patriarche maronite chez moi. Nous avons évoqué cet épisode et il a voulu que je transmette ses salutations au patriarche Béchara Raï. Quant à cheikh Wadih el-Khazen, il s’est joint à nous plus tard. Nous avons discuté à bâtons rompus de choses et d’autres.

Mais avez-vous quand même évoqué la question qui préoccupe les Libanais, concernant les élections présidentielles?
Ce n’est pas une discussion ciblée sur la question qui a eu lieu. Ce sont de simples bavardages, des propos de circonstance. S’il y avait vraiment des choses concernant les élections présidentielles, nous ne pouvons pas le dire, tant que la personne concernée ne le dit pas elle-même. Nous ne pouvons pas confirmer ou infirmer de tels propos d’une façon unilatérale. Tout le monde sait l’attention que porte Washington à ce dossier. A part cela, il n’y a rien à ajouter.

Mais à croire les informations récentes, les présidentielles seraient en bonne voie…
On entend dire de partout que les Etats-Unis sont intéressés par cette échéance dans laquelle l’Iran est aussi un acteur. Ainsi, de leur rencontre, il y aurait des conséquences positives sur la question. Dans ce sens, les gens attendent avec impatience leur réunion et espèrent qu’elle aura des répercussions positives.
 

Avez-vous évoqué la question des présidentielles à Paris?
Avec les Français, j’ai évoqué toutes les faces de la question, et j’ai soulevé le fait qu’en Irak, la situation était plus compliquée qu’au Liban, et pourtant un président de la République a été élu. Alors, pourquoi pas au Liban? Les Français ont adoubé mon point de vue.

La présidentielle est-elle une question purement interne ou liée à des intérêts régionaux et internationaux?
Tout le monde sait que depuis 1943, malheureusement, il y a toujours eu un coup de pouce extérieur. Seule l’élection du président Sleiman Frangié s’est faite sans cela et a été purement libanaise.

La situation actuelle est-elle propice à des élections dans les semaines à venir?
Tous les indices indiquent que les élections peuvent avoir lieu prochainement. Tout le monde est fatigué de cette situation, alors on ne sait jamais, peut-être que cela donnera le coup de pouce dont nous avons besoin.

Arlette Kassas  

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