Solar impulse II, un avion solaire, accomplira le premier tour du monde après douze ans de recherches, de tests et de développement. Un premier vol alimenté uniquement par le soleil, sans carburant et sans pollution. Détails.
Piloter Solar Impulse est un défi particulier, puisqu’il s’agit d’un avion unique en son genre. Avec ses quatre moteurs électriques à hélice de 17,5 chevaux, SI2 est le premier avion propulsé à l’énergie solaire capable de voler plusieurs jours et nuits d’affilée. C’est le successeur de Solar Impulse, un aéronef plus petit qui avait réussi un vol de 26 heures en 2010, démontrant ainsi sa capacité à stocker suffisamment d’énergie dans ses batteries au lithium pendant la journée pour continuer à voler la nuit. Les deux pilotes, Bertrand Piccard et André Borschberg, qui ont imaginé Solar Impulse II, ont déjà accumulé une solide expérience avec le premier prototype. Ils ont volé à travers l’Europe, jusqu’au Maroc, avant de traverser les Etats-Unis. Mais cette fois, Solar Impulse II devra pouvoir voler plus de cent vingt heures d’affilée, cinq jours et cinq nuits, le temps dont il a besoin pour traverser le Pacifique ou l’Atlantique.
Une alimentation spécifique
Le projet Solar Impulse a pour objectif de donner une image positive et stimulante de la protection de l’environnement et de démontrer, qu’au travers des sources d’énergie alternatives associées aux nouvelles technologies, des applications jusqu’alors impossibles sont aujourd’hui devenues réalité. L’idée initiale du projet est de susciter des émotions positives à l’égard des énergies renouvelables. Le projet vise à attirer l’attention du public sur les changements inévitables qui sont nécessaires pour garantir l’avenir écologique et énergétique de notre planète.
Chercheuse au centre de recherche Nestlé de Lausanne, le Dr Amira Kassis explique que, pour mener à bien leur mission, les pilotes devraient suivre un régime alimentaire particulier. «Les produits alimentaires ne devaient pas seulement être bien tolérés par les pilotes, ils devaient également être compacts et ultralégers. Les pilotes ont testé chaque plat plusieurs fois. Ils devaient pouvoir apprécier le fait de manger. Désormais, les deux pilotes ont des menus en commun et d’autres spécialement développés pour chacun d’entre eux», dit-elle. «Comme les pilotes du Solar Impulse, les personnes âgées, par exemple, ont peu d’activité physique, un appétit réduit et, néanmoins, un besoin élevé en protéines», souligne le Dr Kassis. Elles doivent aussi manger régulièrement, mais en petites quantités à chaque repas. C’est pourquoi les expériences tirées du projet Solar Impulse II seront également intégrées à la recherche scientifique sur l’alimentation des personnes ayant des besoins spécifiques. Outre les personnes âgées, cela peut également concerner les sportifs de haut niveau, par exemple». Les scientifiques ont d’abord pensé à un régime spécial froid, mais en raison des efforts physiques élevés qu’ils auraient à fournir, Piccard et Borschberg souhaitaient un repas chaud par jour. «Dans la mesure où il ne fallait pas puiser dans l’énergie précieuse, réservée à l’avion, pour réchauffer un plat, nous avons misé sur des sachets auto-chauffants qui fonctionnent comme les célèbres chauffe-mains», explique Kassis. Les produits alimentaires spéciaux devaient répondre à une quantité d’exigences supplémentaires. Ainsi, l’emballage peut s’ouvrir très facilement, les pilotes devant se concentrer sur leur vol. Un processus particulier de stérilisation garantit que les plats peuvent être conservés trois mois sans agent conservateur quotidien et sans que leurs saveurs en soient altérées. Une bonne alimentation est donc décisive dans la réussite de leur mission, elle leur donne l’énergie nécessaire pour effectuer ce tour du monde. Souhaitons leur bonne chance.
NADA JUREIDINI