L’opération Goût de France/Good France, qui vient de s’achever, a rassemblé plus de 1 300 chefs répartis sur les 5 continents pour rendre hommage à la gastronomie française. Dans chaque restaurant participant, le public a pu découvrir une cuisine ouverte et innovante, fidèle à ses valeurs: partage, plaisir, respect du bien-manger et de la planète.
A Beyrouth, sept des plus prestigieuses tables beyrouthines ont participé à l’événement: Le Bergerac, La Centrale, le Burgundy, Le O Monot, La Villa Clara, Le Gabriel et le Sydney’s ont ainsi proposé à leurs convives un «dîner à la française», autour d’un menu spécialement choisi pour l’occasion.
En amont de la soirée, l’ambassadeur de France, Patrice Paoli, a reçu le 11 mars dernier, lors d’une conférence de presse, sept chefs participant à l’opération: Youssef Akiki, Amine Bou Ghosn, Alexis Claveyroles, Mickael Gantner, Hervé Gérard, Olivier Gougeon et Georges Mansour. Réunis à la Résidence des Pins, les chefs se sont succédé au pupitre, décrivant leurs menus et invitant le public à découvrir leurs créations.
S’inspirant d’Auguste Escoffier qui initiait en 1912 les «Dîners d’Epicure», l’opération Goût de France/Good France s’inscrit dans le même esprit: le même menu, le même jour, dans plusieurs villes du monde et pour un public toujours plus large, avec la volonté d’associer les restaurants aux quatre coins du monde.
Pendant la conférence de presse, l’ambassadeur Paoli a tenu à souligner les trois objectifs principaux de l’opération: promouvoir le tourisme français, porter les couleurs de la cuisine française et en démontrer la responsabilité en tant que «vitrine des valeurs positives de la France». Une cuisine accessible à tous, du bistrot à la table d’exception, réalisée à partir de produits du terroir: «C’est une cuisine à la portée de toutes les bourses, car il n’y a pas seulement la grande cuisine. Il y a la cuisine simple et authentique, celle qui rassemble les gens».
Les dîners organisés dans le cadre de cette manifestation ont été de beaux moments de rencontre, mêlant ainsi savoir-faire français et libanais: «C’est une opération d’amitié. Je compare souvent la gastronomie à la musique. La musique est une recherche d’harmonie entre les notes, c’est un peu la même chose avec les ingrédients. La cuisine est un instrument de convivialité et la France a un patrimoine culinaire très ouvert. Les relations entre la France et le Liban ont toujours été amicales dans beaucoup de domaines, je pense que la cuisine aujourd’hui traduit bien cette amitié», a rappelé Patrice Paoli.
Dès le mois de janvier, les chefs désireux de participer ont été invités à présenter leur candidature sur le site, en proposant un menu valorisant la cuisine française. Le 21 janvier, la liste définitive a été mise en ligne afin que le public puisse identifier les participants situés dans sa ville/pays et réserver en contactant directement le restaurant de son choix. C’est un comité international de chefs présidé par Alain Ducasse qui a validé cette même liste, composé entre autres de Paul Bocuse, Guy Savoy et Joël Robuchon (France), Raymond Blanc (Royaume-Uni), Thomas Keller (Etats-Unis), Kiyomi Mikuni (Japon) etc.
C’est une véritable invitation au voyage que la France a adressée au monde grâce à cette manifestation. Les atouts de la gastronomie française ont pu réunir au même moment les cinq continents autour de 1 300 menus. En supplément, chaque restaurant participant a été invité à reverser 5% de ses ventes à une ONG travaillant pour le respect de la santé et de l’environnement. Pour l’ambassadeur, cette opération a aussi une portée symbolique: «En temps de crise, ce genre d’initiatives permet aussi de partager des moments de bonheur!».
Marguerite Silve
La Bourgogne s’expatrie au Liban
La table beyrouthine du Burgundy situé en plein cœur de Saifi Village a participé à la manifestation. Ziad Mouawad, un de ses directeurs, a passé plus de vingt ans en France à Lyon et aime à rappeler que son restaurant est un peu «une parcelle de Bourgogne au Liban avec une carte à 200% française». Amusé, il résume dans un jeu de mots son attachement à la cuisine française «pour moi ça coule de fût!». Son chef Youssef Akiki, passé par des formations entre Lyon, Roanne et Paris, a déjà travaillé avec les plus grands comme Joël Robuchon ou Alain Ducasse. Cet amoureux de la cuisine française se rend chaque année au Bocuse d’Or (concours mondial de la gastronomie tenu chaque année en France, à Lyon) et aime mêler produits libanais et français. Youssef Akiki a proposé entre autres du foie gras poêlé, une lotte au vin du Jura et un savoureux soufflé au chocolat…