Salvador Arnita, c’est un grand nom dans le monde de la musique. Pour célébrer les cent ans de sa naissance, le Septuor Musique del Tempo du centre Selecteum des arts et des sciences a organisé, sur une initiative du Programme musical Zaki Nassif à l’AUB (American University of Beirut), un concert à l’Assembly Hall de l’université.
La date était fixée et les invités au rendez-vous. Le 4 mars dernier, à l’Assembly Hall de l’AUB, les compositions sélectionnées des archives du musicien palestinien Salvador Arnita et de l’artiste libanais Zaki Nassif ont transporté l’audience vers un monde musical fascinant, à travers une nouvelle distribution conçue pour l’événement par le violoniste Bran Hashem.
La cérémonie a eu lieu en présence du conseiller de l’ambassade de Russie au Liban, Oleg Menshov, et son épouse, du grand pianiste et compositeur libanais, Waleed Hourani, du chef d’orchestre de l’armée, le général de brigade, Georges Herou, et du professeur et auteur des programmes d’éducation musicale, Kifah Fakhoury, ainsi que le Dr Ali Ghandour, le Dr Nabil Nassif et un grand nombre d’invités.
Plusieurs allocutions ont été prononcées pour l’occasion. Dédé Hourani, directrice du centre Selecteum des arts et des sciences, estime que la musique est «une sagesse que les âmes ne peuvent pas exprimer en mots. Elle crée alors ces sons simples que notre âme comprend et en tombe amoureuse…». Selon Hourani, «Arnita a excellé dans la musique, ce qui a permis à ses talents de se développer et de s’exprimer, surtout qu’il connaissait l’industrie de la musique du point de vue scientifique et artistique et qu’il préservait ses secrets par son talent et sa connaissance de cette industrie». «Il en a créé un art raffiné, poursuit-elle, que nous sommes dans l’impossibilité de résumer tellement il a composé des morceaux musicaux et interprété la musique des grands compositeurs. Arnita «a suivi le chemin de la musique qui parle aux humains et les libère de leur angoisse, semant la beauté et la joie de son pays natal, la Palestine, jusqu’aux quatre coins du monde (…)».
Salvador Arnita naît, à Jérusalem, le 4 mars 1914. Son talent musical se révèle dès l’âge de 11 ans. Il est assistant organiste à l’église de la Résurrection à Jérusalem, puis organiste, à l’âge de 16 ans, à la cathédrale de Sainte-Catherine, à Alexandrie, et entraîneur de la chorale de l’église. En 1934, Arnita se joint à l’Académie de musique Santa Cecilia de Rome. Il y étudie le piano et la composition musicale sous la supervision du compositeur Alfredo Casilla, ainsi que l’orgue sous celle de Fernando Germani. Il est gradué l’année suivante et reçoit le premier prix d’improvisation. Arnita poursuit ses études et devient chef d’orchestre et de chorale avec sir Landon Roland. Il obtient son diplôme de l’Ecole de musique Guildhall de Londres. En 1937, le jeune Arnita, 23 ans, est nommé directeur du département de musique à l’Association des jeunes chrétiens de Jérusalem et rejoint le cadre enseignant de l’AUB à Beyrouth, en 1949. D’enseignant, il devient professeur émérite et directeur du département de musique. Arnita dirige divers orchestres symphoniques et devient membre du Comité de la composition musicale et membre de la Ligue américaine des organistes et du Comité international des arts populaires.
Salvador Arnita a, à son actif, 204 compositions dont trois symphonies et quatre concertos pour piano, orgue, flûte et alto, et des compositions jouées en Palestine, en Jordanie, en Allemagne, en Grèce, aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et au Moyen-Orient. Il compose aussi un hymne à l’occasion des cent ans de l’AUB.
Le Septuor
Les musiciens du Septuor ont excellé avec, à leur tête, les violonistes Bran Hashem et Michel el-Murr. La bande était composée de l’altiste Samir Amouri, la violoncelliste Anastasia Yarstva el-Murr. Des invités spéciaux se sont joints aux musiciens: le maestro Mohammed Othman Siddiq, pianiste et compositeur, chef de l’Orchestre symphonique de Amman et directeur du Conservatoire national de musique fondé par le roi Hussein; Ahmad el-Jamili, joueur de hautbois, et Zaher el-Sebaaly, contrebassiste. La pianiste Arminé Chokassian a également joué durant ce concert consacré à Salvador Arnita. Le Septuor a offert un bouquet de compositions musicales diverses et quelques mélodies de Zaki Nassif et Abdel-Halim Hafez avec des compositions renouvelées.