35% des Libanais attendent l’obtention d’un visa d’émigration ou se préparent à quitter définitivement leur pays. C’est ce qui ressort d’une étude menée au début de l’année par The International Society for Information. 1 300 000 Libanais auraient déjà quitté le Liban sur un total de 5 millions d’habitants. Des chiffres qui mettent en péril la structure du tissu social du pays et font planer un danger sur la constitution des tranches d’âge de la société, d’autant que ceux qui émigrent sont en majorité des jeunes. Interrogés dans le cadre de cette enquête, les jeunes ont exprimé leur regret face à l’inertie des gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance, insistant sur le fait que ceux-ci n’ont, à ce jour, jamais tenté de s’attaquer aux vraies causes du phénomène de l’émigration et tenté de trouver des solutions appropriées. En référence à la même source, la moyenne annuelle d’émigration au début des années 90 était de 24 000 personnes, pour atteindre au cours des quatre dernières années 58 000 individus, notamment en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays. De toute façon, l’étude conclut que 60% des Libanais souhaitent ou ont l’intention de partir. La détermination de cette proportion dépend des opportunités de travail dans le pays hôte et/ou de l’approbation de la procédure d’émigration par les autorités concernées. L’ancien ministre du Travail, Charbel Nahas, a déclaré que «la classe dirigeante dans le pays réserve un accueil favorable à ce phénomène». «Elle l’encourage même et procède à son organisation dans la mesure où ce phénomène contribue aux transferts d’argent aux membres de leurs familles restés au pays et à des flux de fonds vers le secteur bancaire», a-t-il relevé.
Liliane Mokbel