Une saison bien inspirée pour le festival de musique classique qui a clôturé, le 22 mars dernier, sa 22e édition, avec un hommage à La Callas, au cours d’une brillante soirée, terminée par des feux d’artifice sur scène.
Nommé La Divina, le concert réservé à la grande diva grecque a joué salle comble sous la houlette du chef d’orchestre Gianluca Marciano. Le directeur artistique italien du Festival Al Bustan, principal chef d’orchestre au Tbilisi State Opera, en était à sa 5e participation au festival. Pour cette année, il a mené plusieurs concerts. Entre autres, La messe en C majeur, de Beethoven en l’église Saint-Joseph des pères jésuites, chantée conjointement par les chœurs de l’Université antonine et de la NDU (Notre Dame University de Louaizé) dirigés par les pères Khalil Rahmé et Toufic Maatouk. Y ont participé quatre solistes, Valentina Farcas (soprano), Eva Vogel (mezzo), Mark Milhoffer (ténor) et David Shipley (basse). La centaine de chanteurs était accompagnée du World Orchestra, un groupe de musiciens, lancés par Sir Robert Mayer dans les années 20 dans le but de réunir des jeunes du monde en signe de solidarité internationale. Actuellement, soixante nationalités composent cet orchestre philharmonique qui promeut une coopération internationale à travers
la musique.
Même orchestre et même maestro pour l’hommage à Maria Callas, interprétée par quatre brillantes solistes, tout à fait exceptionnelles. Quatre artistes chevronnées, chacune avec son tempérament, ont rivalisé de talent, de musicalité et d’amplitude dans le registre de voix. Eclatantes dans leur interprétation personnalisée, elles ont chanté et joué, chacune avec son talent, pour le plus grand bonheur des spectateurs, des airs de Bizet, Bellini, Puccini, Gounod, Saint-Saëns, Donizetti, Verdi, Giordano et Rossini. On déplorera ici toutefois l’imprécision dans le programme (contrairement au précédent) qui n’a pas permis au public de savoir qui des trois sopranos Anna Kaysan, Valeria Sepe ou Elena Xanthoudakis était sur scène! Sofio Janelideze était reconnaissable car la seule mezzo. Comme aussi, il aurait aimé comprendre les paroles chantées en italien et qui n’étaient pas traduites. D’autant plus que La Callas était caractérisée justement par son interprétation théâtrale des airs d’opéra qu’elle exécutait.
Mais l’enchantement de l’ensemble a quand même pris le dessus, gardant intacte la gratitude pour un festival qui met toujours à l’honneur la musique de qualité, dans toutes ses inclinaisons, en maintenant, contre vents et marées, une tradition devenue incontournable aux mélomanes libanais.
Gisèle Kayata Eid