Magazine Le Mensuel

Nº 2997 du vendredi 17 avril 2015

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Questions à Fayçal Karamé

Comment qualifiez-vous la situation actuelle à Tripoli?
Elle est excellente. La rue tripolitaine est très satisfaite des mesures prises dans le cadre du plan de sécurité adopté pour la ville. Ce qui s’est passé ces derniers jours a montré le sérieux avec lequel les forces de l’ordre traitent la sécurité pour que tout rentre dans l’ordre et pour éviter les répercussions des années précédentes. Les Renseignements des FSI ont réussi un coup de maître avec l’arrestation d’un groupe qui préparait des attentats dans certaines régions, surtout au Liban-Nord. Ceci prouve qu’ils veillent sur la sécurité de la ville.

 

Pourtant, la ville a été la scène de multiples incidents dernièrement…
Ce qui nous a le plus inquiétés, c’était le retour des bombes la nuit. Plusieurs engins ont explosé et on avait craint que la situation ne se détériore, surtout que les bombes avaient toujours constitué un prélude aux rounds de violence que la ville a connus ces dernières années. D’autant que la situation dans le pays était tendue à la suite des divergences sur la guerre du Yémen. Nous nous étions alors demandé ce qui se tramait contre Tripoli et si la ville paierait encore une fois le prix. Mais les événements ont prouvé que le plan de sécurité est toujours en vigueur et bien appliqué par les forces de l’ordre.

 

Ce plan de sécurité est-il bien reçu par tous les habitants de Tripoli?
Il y a toujours des mécontents, surtout ceux qui se croient lésés par le retour de la sécurité. Mais la majorité des habitants ont fait leur choix et se sont rangés du côté de l’Etat, de l’armée et des institutions étatiques. Ce qui se passe actuellement prouve que c’est un bon choix et que l’Etat ne délaisse pas la ville, comme il l’a fait par le passé.

 

Comment le dernier raid des FSI, qui a permis l’arrestation de Khaled Hoblos et provoqué la mort de Oussama Mansour, a-t-il été perçu?
La dernière opération a prouvé que la ville se tient derrière les forces de sécurité, car aucun plan n’aurait pu aboutir sans l’accord de la rue tripolitaine et son feu vert à l’Etat. Mais il faut maintenant que la sécurité soit suivie par des plans et projets de développement pour la ville, afin de mettre un terme aux excès des groupes terroristes qui profitent de l’absence de projets de développement.

 

Des budgets ont-ils été débloqués pour Tripoli?
Sous le gouvernement Mikati, nous avons prévu un budget pour le développement de Tripoli, malheureusement, jusqu’à présent, c’est uniquement le projet de construction d’un parking qui a été mis en œuvre. Nous voulons que ces fonds soient destinés à d’autres projets. Tripoli ne demande pas beaucoup. Les rapports internationaux la qualifient comme l’une des villes les plus pauvres de la région. Cette situation demande une solution. C’est vrai que sans sécurité rien n’est possible. La sécurité est la colonne vertébrale autour de laquelle le corps se constitue. Tripoli a répondu à l’appel de l’Etat. Il importe que celui-ci réponde aujourd’hui à l’appel de Tripoli.

Propos recueillis par Arlette Kassas

 

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