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Nº 2999 du vendredi 1er mai 2015

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Zeina Kassem, présidente de RFL. «Le code de la route protège le citoyen»

Présidente de Roads For Life (RFL), Fondation Talal Kassem, Zeina Kassem appelle à une «tempête de fermeté» vis-à-vis du nouveau code de la route, entré en vigueur le 22 avril dernier. «Nous devons faire face à la campagne de diffamation et de victimisation de ce code», réclame-t-elle avec détermination, affirmant qu’il réduira considérablement le nombre d’accidents de la route. Interview.

Le nouveau code de la route a suscité maintes critiques de la part des citoyens. En revanche, vous avez appelé à une «tempête de fermeté»… Que voulez-vous dire par là?
Il y a, certes, des gens qui ont critiqué cette loi. D’autres ont salué cette initiative. Les agents et les policiers responsables de la sécurité routière doivent fermement mettre en application le code de la route surtout sur le plan des amendes et contraventions. C’est en fonction de la sévérité des montants que les gens respecteront la loi. Une fermeté de la part du citoyen est aussi importante parce que sa vie et celle d’autrui sont en jeu.

Vous appelez à faire face à la campagne de diffamation et de victimisation de ce nouveau code. Comment le faire, alors que, vu les salaires des Libanais, les amendes réclamées en cas d’infraction ne sont pas raisonnables?
Il faut que le citoyen accepte cette loi comme un moyen de protection et non comme une sanction. Il doit être conscient de l’importance du code de la route et le respecter, et ce dans l’intérêt de tous. Dans tous les pays développés, les contraventions et les amendes sont élevées. Exprès. Les gouvernements espèrent de la sorte baisser le taux de mortalité sur les routes. La philosophie de la contravention n’est pas de «punir» le citoyen, mais bien au contraire, le protéger et le laisser contribuer à la sauvegarde des autres conducteurs. Le but du code de la route est de sensibiliser les citoyens à cette question importante. La vie d’un être cher vaut beaucoup plus qu’une contravention. «Le coût d’une contravention vaut nettement moins cher que celui d’un cercueil».

Les citoyens craignent aussi qu’il y ait deux poids deux mesures dans l’application de ce code…
Que chaque citoyen commence par respecter la loi par estime de soi et des autres, abstraction faite de ceux qui vont continuer de conduire de façon anarchique. Le danger touche tout le monde que l’on bénéficie des protections politiques ou autres ou pas.  Si l’on s’attend à ce que tout le monde soit prêt à se soumettre à la loi, on attendra longtemps. Il faut commencer quelque part. Nous ne souhaitons pas que les gens soient atteints personnellement pour se sentir concernés.

Quel est le nombre annuel des victimes d’accidents de la route? Dans quelle proportion sera-t-il réduit à votre avis?
Il n’y a pas de centre de recensement spécialisé au Liban. Les sources d’information sur les morts et les blessés varient: la Croix-Rouge libanaise, la Défense civile, des hôpitaux… Le nombre est estimé, en moyenne, entre 900 et 1 000 morts par an, et entre 3 000 et 4 000 blessés, cela sans compter les gens qui traînent des handicaps majeurs ou mineurs. Nous n’avons pas encore un pronostic de ce que cela sera avec le nouveau code. Mais déjà, quelques jours seulement après l’entrée en vigueur de ce code, seuls sept accidents ont eu lieu et aucune mort de la route n’a été enregistrée. Ce qui est un indicatif très prometteur.

Les citoyens craignent le laxisme des autorités avec le temps, comme cela s’est passé concernant, entre autres, la loi antitabac…
Vu le nombre élevé de décès sur les routes et, surtout, à la suite du lobbying des ONG et de la communauté internationale, la volonté de l’Etat se manifestera certes sur la durée et les autorités chargées de l’application de la loi feront preuve de fermeté extrême. Nous souhaitons une application continue de la loi et non saisonnière, toujours pour le bien-être et la sécurité des gens. n Propos recueillis par Danièle Gergès

RFL pour la sécurité routière
Roads For Life, Fondation Talal Kassem a pour objectif d’assurer le support maximal aux victimes de traumas à la suite des accidents de voiture et de promouvoir le concept de sécurité sur les routes libanaises en vue de restreindre le nombre d’accidents.
Pour plus d’informations: (03) 189 898.
info@roadsforlife.org

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