Le cinéma libanais a été considéré pour la première fois officiellement un secteur potentiellement porteur, qui mérite un soutien particulier en mesure d’attirer des investissements. Et pour cause, l’Autorité libanaise pour la promotion et le développement des investissements (Idal) a financé cette année la présence du pavillon Liban au Marché du film du Festival de Cannes. Les activités de ce pavillon sont menées en collaboration entre l’Office du tourisme libanais à Paris et la Fondation Liban Cinéma. Cette dernière, créée en 2003, est une association privée à but non lucratif, dont l’objectif est de participer au développement de l’industrie du cinéma au Liban à travers son soutien à la création, la production et la promotion des films au niveau local, régional et international. De 2014 à 2015, de nombreux tournages de longs métrages libanais ont été réalisés dont ceux de Danièle Arbid, Georges Hashem, Assad Fouladkar, Maryanne Zéhil, Vatche Boulghourjian, Maï Masri, Elie Khalifé… Par ailleurs, selon le rapport Euromed de 2014 sur l’audiovisuel au Liban, 15 films auraient été distribués dans l’espace de l’Union européenne entre 2009 et 2013 enregistrant 1,4 million d’entrées. Soulignons que le Liban est présent à cette manifestation depuis 1957. En fait, il a été représenté cette année-là par le réalisateur Georges Nasr avec son film Vers l’Inconnu.
En 2015, le pavillon Liban sera présent du 13 au 25 mai. Ces animateurs cherchent à mettre Beyrouth sur la carte cinématographique internationale et à rassembler des professionnels du cinéma libanais et international, en essayant de créer une synergie dans cet espace artistique en voie de développement. L’enthousiasme est à son paroxysme cette année, d’autant qu’un film libanais de court métrage, Waves ’98, est en compétition dans la catégorie des films de court métrage pour le prix Palme d’or.
4 550 films de court métrage ont été présentés par 100 pays. Neuf films ont été sélectionnés dont Waves ‘98. On notera cette année la présence de deux réalisatrices libanaises, Nadine Labaki et Joana Hadjithomas, choisies comme membres des jurys d’Un certain regard et de Cinéfondation. De son côté, l’Office du tourisme à Paris, sous la houlette de Serge Akl, a créé en 2009 un site www.35mmfrombeirut.com, pour promouvoir le cinéma libanais et encourager la production de films étrangers au Liban. Plateforme de référence en matière d’informations sur l’industrie du cinéma libanais, c’est une base de données complète sur le cinéma au Liban qui couvre en outre toutes les manifestations liées au secteur. Elle offre aux réalisateurs et producteurs indépendants l’opportunité de s’exprimer sur les enjeux de la profession.
Quelques chiffres
♦ 3,9 millions de postes de télévision répertoriés au sein des ménages; 26 chaînes satellitaires et satellites récepteurs dupliqués à travers des câbles.
♦ 15 complexes comprenant chacun plusieurs salles de cinéma, soit 94 grands écrans et 16 499 sièges. Le Liban aurait la plus grande infrastructure audiovisuelle opérationnelle.
Source: Rapport sur l’audiovisuel 2013 de l’Euromed.
Liliane Mokbel