Magazine Le Mensuel

Nº 3001 du vendredi 15 mai 2015

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Le virus H1N1. Une panique injustifiée

Souvent, et par manque d’idées nouvelles, les médias libanais s’accrochent à n’importe quelle exception pour en faire une polémique. Depuis un certain temps, nous entendons tous parler du «grand retour» du virus H1N1. Or, les propos tenus par certains présentateurs ne sont pas fondés. Qu’est-ce que réellement le virus H1N1? Est-il véritablement dangereux?
 

Le virus H1N1 est une grippe saisonnière, tout comme les autres de même nature. Interviewée par Magazine, le Dr Nada Ghosn, responsable des maladies infectieuses au ministère de la Santé, affirme qu’«il n’y a aucunement raison de paniquer».
 

De l’origine à nos jours
Apparu pour la première fois en 2009, ce virus a causé une réelle pandémie, puisque ignoré de notre système immunitaire. Dans un communiqué publié la semaine dernière par le ministère de la Santé, nous pouvons lire: «La population mondiale n’étant pas protégée [en 2009] contre cette nouvelle souche du virus de la grippe», celui-ci a pu acquérir, à l’époque, des caractéristiques supplémentaires, à savoir la contamination d’homme à homme par voies sécrétoires. Aujourd’hui, «les symptômes d’une grippe due au virus H1N1 de type A sont similaires à ceux causés par d’autres virus de la grippe», comme l’indique le ministère de la Santé. C’est à partir de 2011 que le virus H1N1 est tombé dans la catégorie des grippes saisonnières «ordinaires», surtout qu’un vaccin antigrippal comptant deux des souches de l’influenza de type A (H1N1 et H3N2) et une souche de l’influenza de type B est aujourd’hui à la portée de tous.

 

Symptômes
Les symptômes de la grippe H1N1 se manifestent par une fièvre, toux, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, maux de gorge, écoulement nasal, parfois accompagnés de vomissements ou de diarrhées. Les complications se font graves surtout chez les enfants (notamment les nouveau-nés), chez les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes ayant une faible déficience immunitaire et celles qui souffrent de maladies chroniques.

 

Il faut se méfier de…
Les souches qui prévalent aujourd’hui sont les A(H1N1), A(H3N2) et B. Toutefois, deux types de virus, à savoir le H5N1 (répandu en Asie, en Afrique et dans certains pays européens) et le H7N9 (répandu en Chine), risquent d’atteindre le Liban. Inconnus de notre système immunitaire, ces virus circulent parmi les volailles d’élevage – en particulier à l’état endémique – et représentent une menace persistante pour la santé publique, car ils ont à la fois le potentiel de causer de graves maladies chez l’homme et la capacité de muter sous une forme qui est davantage transmissible d’homme à homme. Selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), certains antiviraux, en particulier l’oseltamivir (médicament antiviral, délivré oralement, utilisé pour le traitement et la prévention des grippes A et B), peuvent réduire la durée de réplication du virus et améliorer les chances de survie. Chez les cas présumés, un traitement par l’oseltamivir doit être prescrit aussi vite que possible (idéalement dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes) pour maximiser les effets thérapeutiques.

Natasha Metni

Facteurs de risque
Selon un rapport de l’OMS, «le principal facteur de risque d’infection humaine semble être l’exposition directe ou indirecte à des volailles infectées, vivantes ou mortes, ou à des environnements contaminés. Il est essentiel de contenir la circulation des virus A(H5N1) et A(H7N9) chez les volailles pour réduire les risques de transmission à l’homme. Compte tenu de la persistance des virus A(H5N1) et A(H7N9) dans certaines populations de volailles, cette lutte nécessite un engagement à long terme des pays et une bonne coordination entre les autorités de santé animale et de santé publique. Les virus aviaires A(H5N1) et A(H7N9) demeurent des virus grippaux à potentiel pandémique, car ils continuent à circuler à grande échelle dans certaines populations de volailles. La plupart des personnes ne sont probablement pas immunisées contre ces virus qui peuvent occasionner chez elles de graves maladies et des décès. On ignore toutefois si le virus grippal A(H7N9) pourrait véritablement provoquer une pandémie. L’expérience a montré que certains virus grippaux de l’animal, infectant occasionnellement l’homme, n’ont pas entraîné de pandémie, alors que cela a été le cas pour d’autres. La surveillance et les investigations actuellement en cours apporteront certaines des informations nécessaires pour déterminer ce point».

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