Un nouveau titre qui lui va à merveille. Qui symbolise à la fois sa personnalité et l’effet qu’elle laisse auprès de ses auditeurs: celui d’un sentiment subtil d’engouement et de plaisir. Avec sa voix qui pénètre et apaise, tout en mélodie, c’est réellement dans la subtilité que Randa Ghossoub s’abandonne à l’émotion. Jamais forcée, jamais exagérée, mais tout en douceur. A son image.
En Amérique du Nord, pas moyen de la rater. Elle passe sur les ondes de la radio et elle se reproduit régulièrement sur la scène montréalaise, au House of jazz et au Upstairs et, à New York, au Blue Note. On l’aime pour sa sensibilité à fleur de peau que sa voix sensuelle arrive à exprimer à travers des mélodies qu’elle choisit par coups de cœur.
Subtle Thrills. Frissons subtils. Et c’est bien l’impression que ce nouvel album lancé à Montréal, à la Maison du jazz, nous laisse. Et ce n’est pas nouveau. Pour son 4e opus, Randa, la chanteuse libano-canadienne, venant d’Afrique ayant séjourné en France et au Royaume-Uni avec de très larges incursions aux Etats-Unis, nous offre onze nouvelles chansons, un melting-pot savoureux de musique jazzy aux accents parfois orientaux, un peu dans la lignée de ce qu’elle proposait dans ses trois précédents CD qui ont tous connu un franc succès (Pillow’s Talk enregistré à Miami, I belong, à Amsterdam et Moon Breeze, enregistré à Montréal).
A l’origine de Subtle Thrills
Son incontestable réussite, elle la doit surtout à ce formidable talent de moduler sa voix qui, de veloutée quand elle parle d’amour, devient cassée ou enrouée, quand elle est en peine. Son interprétation tantôt soutenue, pour des morceaux modernes, ou influencée par le jazz brésilien se transforme en une complainte langoureuse pour du blues ou des chansons françaises ou s’éclaircit et s’ensoleille aux paroles espagnoles. Une versatilité rudement professionnelle que les grands noms de musiciens ont vite repérée. Sur scène, elle est accompagnée de pas moins que le pianiste Cyrus Chestnut reconnu justement pour mixer les genres. Il était d’ailleurs sur scène avec elle, à Montréal, ce 30 avril 2015, date du lancement de l’album. Il l’a découverte dans un club de jazz en Europe quand on lui a demandé de chanter Caravan, l’un des plus populaires airs de Duke Ellington, qu’elle a bien sûr interprété avec ses tonalités orientales qui ont charmé le grand compositeur. Elle a, par la suite, chanté avec le Dizzy Gillespie All-Star Big Band avant d’enregistrer Subtle Thrills dans le studio du John Lee avec Lewis Nash à la batterie et Dezron Douglas à la contrebasse. C’est d’ailleurs ce jour-là, sous une effroyable tempête de neige, alors que New York désemparée grelottait, que des moments de joie ont traversé le trio qui l’accompagnait. Des instants de joie subtils nés d’une formidable complicité avec les musiciens qui ont fait germer l’idée du titre de l’album. Un album dont la photo est signée Carlos Ghossoub et qui est disponible sur Amazon.com, CD Baby et sur iTunes.
Gisèle Kayata Eid (Montréal)