Le pilote libanais, Roger Féghali, n’a laissé aucune chance aux prétendants du championnat de France des rallyes, remportant haut la main la 50e édition du rallye d’Antibes Côte d’Azur en s’imposant devant les champions du pays, Jean-Marie Cuoq second et Patrick Rouillard troisième. Rencontre.
Vous attendiez-vous à cette victoire relativement facile?
Je ne m’attendais pas à cette victoire surtout que je cherchais à me procurer la Citroën WRC qui reste la plus rapide du circuit, mais son budget phénoménal m’a empêché de l’acquérir. Finalement, j’ai choisi tardivement la Ford Focus WRC et ça m’a réussi. Il faut aussi noter que je m’attendais à une meilleure concurrence et mon rêve se limitait au départ à une place sur le podium. Finalement, je suis monté sur la première marche et Dieu que je suis content.
Comment vous êtes-vous préparés pour ce rallye?
L’année dernière, j’ai terminé le rallye français parmi les dix premiers sur une Peugeot. J’ai aimé ce rallye qui ressemble de loin à celui de Monte-Carlo, alors j’ai décidé de participer cette année aussi et essayer de terminer sur le podium. On est plus que satisfait, puisqu’on ne s’est préparé, mon copilote Joseph Matar et moi, que pendant quelques jours.
Quelles ont été vos principales difficultés?
Comme d’habitude, assurer le budget est resté notre principal obstacle. Ensuite, ma participation au rallye de Jezzine une semaine avant la course française. De plus, des pluies torrentielles se sont abattues sur la région du rallye rendant les routes très difficiles à manœuvrer, notamment à cause de nos pneus inappropriés. C’est également la première fois que je pilote une Ford Focus WRC rapide sur des routes qui n’ont rien à voir avec notre asphalte libanais.
Quelle est la différence entre les courses libanaises et celles d’Europe?
La principale différence est la participation massive en France puisque 150 pilotes ont pris le départ du rallye d’Antibes, la troisième course du championnat de France. Par conséquent, le nombre des prétendants au titre est largement supérieur aux rallyes du Liban où je me trouve toujours en concurrence avec deux ou trois pilotes et, parfois, mon seul rival n’est autre que mon frère Abdo. L’asphalte français est également différent, mais l’ambiance en France est sympa et l’organisation parfaite.
Quel est votre rêve?
Depuis le début de mon parcours, mon rêve était de remporter le championnat du monde des rallyes. Mais ma participation au Mondial reste tributaire des moyens, du budget et des sponsors ou d’une aide appropriée de l’Etat. Surtout que nous enregistrons le progrès réalisé par certains pays, notamment au Qatar où l’Etat s’emploie à aider les pilotes.
Propos recueillis par Mohamed FAWAZ
Un recordman
Le pilote de la Ford Focus WRC a pris d’entrée la tête pour ne plus la quitter. Les gros orages qui se sont abattus sur certaines épreuves spéciales ont chamboulé la hiérarchie, mais seulement à ses trousses. Le drapeau libanais a une fois de plus flotté à l’étranger grâce aux réalisations sportives privées et sans aucune aide de l’Etat qui reste plus que jamais tiraillé entre les deux blocs qui dominent le pays, sans oublier que les aides étatiques vont plutôt aux partisans et aux privilégiés. Le recordman du Rallye international du Liban (11 fois) s’est montré à son avantage dans ce rallye, malgré le choix tardif de sa Ford Focus WRC, prouvant une fois de plus que les pilotes libanais peuvent concurrencer leurs pairs sur la scène internationale si les moyens leur étaient assurés.