Les adolescents sont fous d’elle. Comédienne, parolière, compositrice, interprète, elle a tout ce qu’il faut pour rendre ses fans accros d’elle. Du talent, de la voix, de l’énergie, des tubes rythmés, une forte présence scénique, mais surtout de la sensibilité.
D’entrée de jeu, elle a imposé son tempo: «Fermez les yeux, goûtez à la musique, ne criez pas, écoutez les paroles, sentez les émotions, laissez-vous envahir par l’effet de ce que vous entendez…». A plusieurs reprises, la jeune Britannique de 27 ans a exhorté un auditoire emballé et criard. «Je suis comme vous, je chante c’est tout. Pas la peine de crier», leur demandant d’écouter la musique pour se connecter avec eux-mêmes. Vainement. La chanteuse pop, R’nB, soul a compris.
Arpentant la scène de ses longues jambes, en bottes noires, passant le micro à quelques-uns, interpellant d’autres, faisant chanter certains, elle a multiplié les contacts avec les spectateurs surexcités, quasiment en transe devant elle. Elle a mené son show admirablement pour rester proche de ceux qui sont venus voir de plus près celle qui, en deux ans, a cartonné au box-office, notamment avec Do it like a dude, en 2010, mais surtout, en 2011, avec Price Tag vendu à trois millions d’exemplaires partout dans le monde.
Jurée à l’émission The Voice au Royaume-Uni, mettant à profit sa plastie impeccable, en robe déstructurée, puis en petit short en cuir, brassière au vent, cheveux retenus en arrière par plusieurs tresses (elle les avait rasés en 2013 pour signifier sa compassion avec les cancéreux), la jeune femme a su varier les genres musicaux et leur interprétation. Tendre près de la guitare, se prenant en selfie en chantant, sautant frénétiquement sur les rythmes soutenus, celle qui a entonné It’s not about money ou I have nothing if I don’t have you a mis en contexte ses chansons et multiplié les approches: «Prenez votre temps pour jouir de tout, vous avez juste 17 ans».
La jeune star, qui a subi un accident vasculaire cérébral à 18 ans mais qui, de sa chambre, a établi un réseau d’internautes et une chaîne vidéo en son nom, Jessica Ellen Cornish, a su, magistralement, maîtriser, à Jounié, son plateau et l’arène devant elle.
Gisèle Kayata Eid