Magazine Le Mensuel

Nº 3013 du vendredi 7 août 2015

Événement

David Gray. D’intime et d’acoustique

Ambiance intime, ambiance acoustique et style «british» pour la deuxième soirée du Beiteddine Art Festival avec David Gray, dont le principal point d’accroche reste la portée de sa voix.
 

Seul sur scène, dans la pénombre de l’éclairage, sa guitare acoustique en bandoulière, David Gray donne le ton: soirée feutrée aux sons de ballades surfant sur la gamme des sentiments amoureux, entre espoir et désillusion… C’est qu’il s’agit principalement d’amour dans ses textes portés par une voix juste et claire, équilibrée dans ses extrêmes, qui ne joue jamais la carte de l’émotion à tout prix ou la retenue au-delà de tout. Son principal atout, cette voix qui lui attire des fans inconditionnels depuis le début de sa carrière, depuis le succès de son album White Ladder, à la fin des années 90, jusqu’à son dernier opus, son 10e album, Mutineers.
Accompagné d’abord de sa seule guitare acoustique, l’espace de quelques chansons pour bien installer l’audience dans l’illusion d’un voyage moelleux aux rythmes de sensations chaloupées, il sera rejoint plus tard par ses musiciens, alors que lui, s’installe face au piano. Une même ambiance, mais différente, un univers autre qui s’ouvre, mais toujours dans le même registre. Un style bien défini qui change peu tout en épousant une multitude de variances. Electro-pop, rock, drum-beat… ce ni tout à fait mainstream, ni tout à fait underground. C’est du David Gray, un univers bien particulier où s’égrènent les belles compositions, une belle rythmique, un jeu de guitare particulier, sans prouesse technique ou extrême virtuosité. Tout est mis en place pour se laisser aller à rêver, à voyager, à être bercé, à apprécier…
Mais quelque chose manquait. Peut-être ce contact entre scène et salle qui n’a pas pu être réellement établi, comme si de part et d’autre, chaque partie était dans une bulle bien scellée, bien refermée. Ce «quatrième mur» est resté dressé; la synergie était bel et bien sur scène, entre les musiciens, et même si les spectateurs, un grand nombre des spectateurs, se sont empressés de rejoindre le devant de la scène, accolés presque à l’estrade, pour suivre et ressentir de près les moindres fluctuations rythmiques de la soirée, cette magie, cette osmose inexplicable qui distingue un bon concert d’un autre bon concert a fait défaut, sans rien enlever toutefois à la beauté de la musique. Ce n’est peut-être rien qu’une autre nuance de sensation.

Nayla Rached

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