Façonnable
Une passe difficile
La marque Façonnable traverserait une passe difficile, selon les informations publiées dans la revue française Capital. Pionnière du sportswear chic et ambassadrice outre-Atlantique de la Côte d’Azur, la maison mère affichait en 2013 (derniers comptes publiés) une perte abyssale de 30,5 millions d’euros pour 47 millions de chiffres d’affaires. Pour faire face à ces résultats catastrophiques, un plan de réorganisation prévoit la suppression de 96 postes sur 448, notamment au siège niçois, la fermeture de boutiques et une rationalisation de l’offre. Dans un contexte chaotique pour l’industrie textile − des plans sociaux sont en cours chez Vivarteet Dim − l’enseigne a du mal à justifier ses prix élevés et souffre d’une image de marque brouillée, lit-on dans Capital. Jean Goldberg, fondateur de Façonnable, parti, la marque a été ballottée d’un actionnaire à l’autre. Tailleur de son état, il disposait d’une boutique sur mesure. Les premières collections, à partir de 1962, s’inspiraient de l’Amérique: des chemises colorées en coton à une époque où le nylon dominait, des parkas et des blousons, ainsi que des pantalons beiges confortables. Le concept de sportswear était lancé. En 1980, tout souriait à cette marque, si bien que Nordstrom, son distributeur outre-Atlantique, a fini par la racheter en 2000, pour 270 millions de dollars, écartant les fondateurs. L’Américain n’a pas su la développer et a cédé l’affaire, en 2007, au groupe libanais M1, un groupe familial appartenant aux frères Mikati diversifié dans les télécoms, l’énergie et l’immobilier. Mais les nouveaux propriétaires n’ont pas fait mieux. Joint au téléphone par Magazine, le directeur de M1, Samir Mirza, s’est excusé de ne pas être en mesure de commenter, se trouvant à Paris en vacances et n’ayant pas à portée de main les noms et coordonnées des autres responsables qui pourraient se prononcer sur la question.
Liliane Mokbel