Magazine Le Mensuel

Nº 3019 du vendredi 18 septembre 2015

ECONOMIE

Déchets: 19 hôpitaux ne respectent pas les normes

Le secteur de la santé représente un important générateur de déchets, dont le volume s’accroît à un rythme exponentiel. Cette croissance est tributaire principalement de la diversité et du développement des approches plus individualisées des soins de santé et de la demande grandissante de services médicaux provenant de populations dont la longévité ne fait qu’augmenter.
Au Liban, la population de 5,6 millions (décompte effectué en 2013)  génère un total de déchets de soins médicaux de l’ordre de 25 049 tonnes/an, dont 5 000 sont considérés infectieux ou à risque, selon le think tank Middle East Strategic Perspectives (MESP), citant le livre Bleu, édition remaniée de 2014, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De plus, cette même source a montré que le taux de déchets infectieux est en corrélation avec la taille de l’hôpital, soit 2,45 kg/lit/jour pour un petit hôpital de moins de 100 lits, contre 0,94 kg/lit/jour pour les hôpitaux de plus grande taille (plus de 200 lits). Le volume des déchets de soins à risque est estimé à 1,42 kg/ habitant/an.
En 1996, le Liban a entamé l’implantation d’une législation d’une politique nationale (loi no 501 du 6 juin 1996) pour une gestion durale des déchets de soins prenant en considération les traités internationaux pour la protection de l’environnement et de la santé publique. Mais les barrières sont nombreuses et se trouvent à différents niveaux. Il s’agit d’obstacles politiques et financiers, d’une défaillance du système des soins de santé, de la faiblesse de la sensibilisation à ce problème dans la communauté locale et, cerise sur le gâteau, de l’instabilité créée par l’arrivée de près de deux millions de syriens, réfugiés et travailleurs, au pays du Cèdre. A cela s’ajoute l’existence d’une seule et unique compagnie pour le traitement et l’élimination des déchets. Si les hôpitaux (administration et personnel) ont adopté, depuis le dernier contrôle de l’accréditation des hôpitaux par le gouvernement en 2011, le tri et la collecte des déchets, tous ces établissements n’ont pas obtenu une accréditation pour le traitement de leurs déchets médicaux infectieux. Selon le ministère de la Santé, il reste 19 hôpitaux en 2015 au Liban dont les déchets ne sont pas traités, sans compter les déchets générés par les laboratoires médicaux et les centres d’esthétique. Pour le président du Syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés, la non-conformité des hôpitaux aux normes est due au monopole du traitement des déchets par une compagnie qui n’a pas les qualifications techniques et les compétences requises pour l’accomplissement d’une telle tâche.

Les déchets toxiques
Si la quantité des déchets médicaux augmente avec la croissance du PIB/habitant, ce n’est pas le cas pour les déchets toxiques ou à risque. La raison est simple: les pays à haut revenu réservent un traitement approprié aux déchets médicaux. Il est vrai que la quantité des déchets médicaux infectieux est plus importante dans les pays à haut revenu, soit 0,5 kg/lit/jour contre 0,2 kg/lit/jour pour les pays à faible revenu. Néanmoins, ces derniers ne procèdent pas à la séparation des déchets toxiques des autres déchets, faisant de ce mélange un produit toxique. Par conséquent, la quantité de déchets toxiques devient plus élevée dans les pays en voie de développement.

Liliane Mokbel

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