Une rencontre prochaine serait prévue entre les ministres des Affaires étrangères iranien et saoudien à New York, en marge des séances de l’Assemblée générale de l’Onu dans la deuxième moitié de septembre. Au menu, le Liban et la Syrie.
Dans des cercles politiques informés, on affirme qu’une sérieuse initiative et une forte pression internationale pèseront sur le dossier de la présidentielle libanaise, qui sera l’un des articles prioritaires sur l’agenda de la rencontre entre Mohammad Javad Zarif et Adel el-Jubeir, d’autant que le roi Salmane aurait obtenu des assurances et des garanties du président américain, Barack Obama, à la rencontre au sommet, au sujet des répercussions de l’accord nucléaire sur toute la région et en particulier sur le royaume.
De même source, on apprend que des forces actives se disent prêtes à traiter avec souplesse le dossier présidentiel. Cette disposition reste toutefois balbutiante et ne dépasse pas la déclaration d’intentions que la France travaille à transformer en action susceptible de libérer ce dossier.
Pour d’autres analystes, l’intérêt iranien porte en priorité sur le dossier syrien. Téhéran profite, aujourd’hui, politiquement du Liban, de la Syrie, de l’Irak et du Yémen, convaincu que le régime syrien n’est plus viable mais cherche à maintenir sa position au Liban pour compenser ses pertes en Syrie. Le Hezbollah, lui, soutient, avec force, le général Michel Aoun et n’est pas prêt à changer de position, tant qu’il n’est pas rassuré sur son rôle politique dans la période à venir. Certains le soupçonnent même de vouloir introduire des amendements constitutionnels.
D’autres sources avancent la thèse que Téhéran renouvellera son engagement dans la défense de la stabilité sécuritaire et politique, depuis l’accord nucléaire, même si l’Iran est tenu d’appuyer l’escalade politique en Syrie et au Yémen. L’Iran observe attentivement l’entrée militaire russe en Syrie, sous prétexte de faire face aux ambitions militaires de la Turquie dans le Nord de la Syrie. L’entrée russe permettrait à Moscou de renforcer son rôle et, par conséquent, son influence et son pouvoir dans les négociations sur l’avenir de la Syrie.
C’est ce que vivent également les druzes à Soueida, donnant du poids à la demande de l’application du pouvoir autonome influençant la nature du compromis souhaité par la Syrie. Il faut ajouter que Téhéran est conscient du danger que constituent les réfugiés syriens au Liban, surtout que ces derniers sont devenus une menace et une pression sur le Hezbollah.
L’Iran craint les flux de réfugiés au Liban dans le cas d’une recrudescence de la violence, et des bouleversements géographiques à l’intérieur de la Syrie et du Liban, où les réfugiés constituent une possible tension sécuritaire et un problème démographique ainsi que des changements dans les entités libanaises.
Chaouki Achkouti
Tammam Salam à l’assemblée générale des Nations unies
Le Premier ministre, Tammam Salam, quitte Beyrouth entre le 24 et le 25 de ce mois pour New York, où il représentera le Liban à la session de l’Assemblée générale de l’Onu (Organisation des Nations unies). Il sera accompagné de Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères. Il prononcera le discours au nom du Liban, le 29 septembre, et participera, le 30 du mois courant, au congrès annuel de l’union des Etats, au niveau des ministres des Affaires étrangères. Ses sources diplomatiques soulignent l’importance de ce congrès auquel participeront plusieurs représentants des Etats qui préconisent la stabilité politique, sécuritaire et l’organisation de l’action institutionnelle et constitutionnelle à travers l’élection du président de la République et la réactivation des institutions, en dépit des divergences dans le points de vue des ces Etats sur les affaires régionales et moyen-orientales, en particulier sur le conflit avec Israël et la situation en Syrie.