Fabuleuse incursion dans la civilisation aztèque au musée Pointe-à-Callière qui dévoile les mystères de ce peuple installé au XIVe siècle dans le Mexique actuel et reconnu pour sa civilisation exceptionnelle et novatrice.
Tout a commencé à Tenochtitlán, appelé la Venise du Mexique, là où une tribu guerrière, en migration vers le sud, a installé sa capitale en 1325. Sur une île marécageuse du lac Texcoco, dans le haut plateau central du Mexique, elle y a édifié son temple et fondé sa capitale, divisée en quatre parties placées sous la garde de dieux associés aux quatre points cardinaux. Son règne ne durera pas longtemps (près de 200 ans), mais sa civilisation est considérée l’une des plus remarquables de l’humanité. Son apport au patrimoine mondial est prestigieux. Les Mexicains portent déjà leur nom: Mexicas, et, sur leur drapeau et billets de banque, on peut voir l’aigle divin perché sur un cactus dévorant un serpent, signe que le dieu Huitzilopochtli avait envoyé au grand prêtre des Aztèques pour indiquer l’endroit où ils fonderont leur cité.
A ce jour, il est possible de voir le Templo Mayor, cœur de la cité qui comprenait à l’époque 200 000 personnes et dans lequel les Aztèques ont édifié de somptueux palais, des temples et des marchés. Impérialistes, leur puissance reposait sur la guerre continue pour développer leur emprise et sur les impôts qu’ils prélevaient régulièrement. Ingénieux, ils ont pu augmenter la superficie habitable de leur cité en plantant des pilotis, en installant des treillis et en déposant les sédiments du lac. Ils ont ainsi quadrillé la ville de canaux, permettant la création des «chinampas», véritables jardins flottants, excessivement fertiles et qui permettaient de recycler les déchets organiques de la cité. Excellents céramistes et orfèvres, ils ont laissé de magnifiques vases et parures. Les Aztèques sont aussi reconnus pour leurs codex, écrits ou manuscrits transcrits dans une écriture particulière, qui constituent une source inépuisable pour comprendre cette civilisation. Ils traitent d’économie, d’éducation, de politique, de religion, de science, comportent des registres d’impôts, des cadastres, etc.
Les Aztèques vouaient un véritable culte au soleil dont ils craignaient la disparition s’ils n’accomplissaient pas divers rituels, dont les sacrifices humains: des guerriers capturés sur le champ de bataille, des esclaves, des condamnés à mort ou des enfants, pour ainsi, par exemple, regagner la faveur du dieu de la pluie.
Comme beaucoup de peuples mésoaméricains, les Aztèques divisent l’univers en trois grands niveaux: le ciel, la terre et l’inframonde, habité par le dieu des morts et sa compagne. Le plus important étant de maintenir sans cesse l’équilibre entre les quelque 200 forces divines présentes. Deux calendriers sophistiqués qui interagissent régissent ce cycle d’influence. Le premier, solaire, se compose de 18 mois de 20 jours, chaque mois étant consacré à un dieu majeur. L’autre, rituel, détermine les cérémonies religieuses et les dates importantes selon une combinaison de chiffres et de signes qui totalisent 260 jours. Tous les 52 ans, les deux calendriers solaire et rituel retrouvent leur alignement initial. Moment de grande angoisse pour les Aztèques qui se demandaient si le monde allait disparaître.
C’est au cours de l’une de ces années «fatidiques», en 1521, que l’Espagnol Hernan Cortés envahit Tenochtitlán et qu’il arriva très rapidement à la détruire (pour sécuriser l’intérieur du Mexique). Les Aztèques, persuadés que la fin des temps était là, lui ont, en fait, énormément facilité la tâche. Ce sera tout simplement la fin de cette grande puissance impératrice et le début de la colonisation de toute l’Amérique du Nord.
La fête de l’Indépendance du Mexique a été célébrée le 16 septembre et sa capitale, Mexico, qui compte aujourd’hui quelque 22 millions de personnes, a été bâtie sur les ruines de la superbe cité de Tenochtitlán.
Gisèle Kayata Eid, Montréal
D’histoire et de fascination
Fascinante, l’exposition aborde la création de la fabuleuse capitale de l’empire aztèque, Tenochtitlán, et montre une maquette géante sur leur modèle de vie et d’agriculture, ainsi que l’histoire de leur conquête et de leur chute. Elle comporte également des objets, à la fois spectaculaires, émouvants et diversifiés, qui reflètent le mystère entourant ce peuple: masques, statues, bijoux en or, figurines de femmes, d’enfants et d’animaux, sceaux, sculptures, coffrets, boîtes à offrandes, vases, céramiques…