Magazine Le Mensuel

Nº 3021 du vendredi 2 octobre 2015

  • Accueil
  • general
  • La folle journée Street Art. L’Institut français du Liban en pleine ébullition
general

La folle journée Street Art. L’Institut français du Liban en pleine ébullition

Rien de mieux pour donner le coup d’envoi d’une année dense et riche en événements que d’organiser une folle journée Street Art. Ateliers gratuits de skate, de rollers, de hip-hop, une projection en plein air… C’est ainsi que l’Institut français de Beyrouth a décidé d’ouvrir ses portes pour l’année à venir.

Soirée de lancement
Sous-titré en arabe, le film français Vandal a été projeté sur la pelouse de l’Institut français, regroupant une multitude de spectateurs. Ce film tourne autour de l’histoire de Chérif, un adolescent de 15 ans, rebelle et solitaire. Dépassée, sa mère décide de le placer chez son oncle et sa tante à Strasbourg, où il doit reprendre son CAP en maçonnerie. C’est sa dernière chance. Alors qu’il étouffe dans cette nouvelle vie, Chérif découvre que, toutes les nuits, des graffeurs viennent œuvrer sur les murs de la ville. C’est ici qu’un nouveau monde s’offre à lui. La projection du film a été suivie, le même soir, du vernissage de l’exposition photographique de Bilal Tarabey. Photographe franco-libanais né à Paris, Bilal revient à Beyrouth en mars 2015. Son travail se concentre sur la street photographie et sur le documentaire. Son travail personnel baptisé Beirut Alternative Photography Project, qui date de plusieurs mois, a pour but de présenter les hommes et femmes de la ville, mais aussi les rues de Beyrouth. Pour lui, le street art apporte une touche d’humanité à l’environnement urbain. Son exposition a eu pour objectif principal d’apporter des réponses à la question des rapports entre street art et street photographie. Bilal Tarabey a vécu quatre ans à Madagascar, où il a travaillé pour l’Agence France-Presse. En 2013, Time Magazine a retenu une de ses photographies comme l’une des plus étonnantes de l’année. A la suite de l’exposition, c’est au tour du battle de graffeurs de prendre place. Intitulé Secret Walls, ce concours entre deux graffeurs beyrouthins réalisant leurs œuvres en direct devant le public était accompagné d’une performance musicale. Créé en 2006 dans le quartier de Shoreditch à Londres, Secret Walls est le premier battle artistique qui rassemble deux artistes pour réaliser en 90 minutes une illustration à l’aide de peinture acrylique ou de marqueurs noirs sur des toiles. Les canevas sont installés en extérieur et l’ambiance musicale est assurée par Chyno le MC du groupe de hip-hop libanais Fareeq El Atrash accompagné du DJ Ceasar K.
 

La journée folle
Les participants à la journée folle Street Art de l’Institut français ont pu découvrir la culture urbaine et ses pratiques lors d’un parcours dans la ville samedi matin, accompagnés par Bilal Tarabey et Pierre de Rougé, qui ont assuré une initiation à la street photographie évoquant les conditions de travail, les bases techniques de la photographie, les notions de cadrage et de composition, ainsi qu’un ensemble de connaissances indispensables aux photographes de rue, etc. Photojournaliste et graffeur, Pierre de Rougé vit à Beyrouth depuis 2013 et se spécialise dans les sujets culturels comme le street art, le rap et tout ce qui se rapporte au mouvement hip-hop au Liban. Ce n’est qu’à partir de 15h, que les plus jeunes et les adolescents ont pu s’initier ou parfaire leur pratique des différentes disciplines des cultures urbaines, en participant à plusieurs ateliers, dont l’atelier Graff animé par EPS (un des graffeurs les plus actifs sur la scène beyrouthine actuelle, dont les créations et les personnages colorés recouvrent les murs de tout Beyrouth), l’atelier Sports de glisse sur les rampes de l’Institut français, les ateliers danse hip-hop, beat making et initiation à la danse des signes par les artistes de la compagnie Bajo El Mar, etc.

 

Hip-hop et danse des signes
Les artistes ont présenté, le soir même, le spectacle Break & Sign, proposant ainsi un moment d’échange exceptionnel. Il s’agit d’une création chorégraphique dont l’objectif est de favoriser la rencontre entre deux cultures émergentes: les cultures urbaines et la danse des signes (rencontre entre la danse et la langue des signes).

Natasha Metni
 

Break & Sign
Break & Sign est la rencontre de deux danseurs de break dance, de deux comédiennes en langue des signes et d’un créateur sonore. Le fruit de leur travail invite le spectateur à découvrir une création mettant en scène l’échange, le partage, l’éloignement, la rixe et la frontière. Le projet artistique offre au regard du spectateur l’intimité du Breaker, la spécificité du signe, la qualité de la langue et la performance corporelle, tout en ayant comme profonde conviction de faire tomber les barrières entre sourds et entendants. Le spectacle, présenté en avant-première à l’occasion de la folle journée Street Art à Beyrouth a eu lieu, par la suite, à Baalbeck, avec l’Institut français de la Békaa, 28 septembre à 17h00.

 

Related

From Bombay to Paris. Un condensé de saveurs épicées

Naji Gharios, député de Baabda «La mobilisation populaire n’a rien d’innocent»

Soirées arrosées, gueule de bois… Comment se réveiller sans difficulté

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.