Magazine Le Mensuel

Nº 3021 du vendredi 2 octobre 2015

ACTUALITIÉS

Pour six mois supplémentaires. Edmond Fadel maintenu à son poste

Une première dans les annales du service du renseignement de l’armée. Après avoir atteint le plus haut grade dans l’institution militaire, arrivé à l’âge de la retraite, le général Edmond Fadel est rappelé pour la énième fois à son poste.
 

Est-ce l’anomalie de la situation de l’Etat, privé d’un président, et d’un commandant en chef dont le mandat a été maintes fois prorogé? Est-ce la priorité accordée à la lutte contre le terrorisme? Ou, enfin, ce sont ses qualités exceptionnelles qui rendent difficile de se priver des services du général Edmond Fadel? Ou est-ce tout cela à la fois?
Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, sur proposition du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, a signé le décret maintenant le général Fadel six mois supplémentaires à son poste. Cette décision a été communiquée au commandement de l’armée avant de la rendre officielle.
Ainsi le général Fadel, après avoir pris sa retraite, reprend du service, selon le décret signé par le ministre Mokbel, qui renouvelle son mandat de six mois, jusqu’en avril 2016. En avril 2013, son départ à la retraite avait été remis d’un mois. Puis ce fut une succession de prorogations de six mois chaque fois. Il n’est pas évident d’ailleurs que cela soit la dernière. Elle pourrait se répéter tant qu’un président de la République ne sera pas élu.
Mais les raisons du maintien du général Fadel à son poste sont multiples. Les plus importantes sont les suivantes:
L’expérience acquise ces dernières années où il a été en charge des délicats dossiers du terrorisme.
La gestion de la direction des Renseignements avec sa complexité et ses équilibres.
La coordination des Renseignements de l’armée avec ceux des Etats occidentaux et, à leur tête les Etats-Unis, dans les secteurs du terrorisme et de l’extrémisme.
L’ambassadeur des Etats-Unis au Liban, David Hale, selon des propos rapportés par plusieurs politiciens, aurait souvent insisté sur le maintien du général Fadel à son poste. Le pari le plus sérieux que fait Washington est sur l’Armée libanaise. Hale affirme que la coopération dans le domaine du renseignement militaire avec son pays a été très utile pour le Liban. Les informations recueillies par le service des renseignements étaient très bien exploitées sans aucune intervention de la part des hommes politiques ou des partis. L’armée en était la première bénéficiaire. Elle est parvenue à combattre le terrorisme en dépit d’un manque d’équipements suffisamment performants. Les Américains qualifient l’institution militaire et la direction des Renseignements de colonne vertébrale permettant d’obtenir des informations.
Le commandant en chef de l’armée a insisté, devant les officiers et les militaires, sur le rôle de la direction des Renseignements «l’œil vigilant qui veille sur la sécurité de l’armée et de la nation». Il a rendu hommage aux importantes actions accomplies dans le cadre du démantèlement des cellules terroristes et des gangs de criminels organisés donnant à l’armée plus de force et d’immunité et évitant au pays des pertes humaines et matérielles.
C’est en termes élogieux que le général Kahwagi, accompagné du général Edmond Fadel et d’officiers supérieurs, a insisté sur l’importance du rôle de la direction du Renseignement dans la sécurité de l’armée et de la nation. Il s’adressait ainsi à Hammana à des soldats qui achevaient leur session de formation dans la lutte contre le terrorisme et l’espionnage.

Chaouki Achkouti

Les atouts de l’Armée libanaise
Les Américains justifient leur soutien à l’Armée libanaise en cette période délicate par les arguments suivants:
Il s’agit de l’unique armée arabe, disent-ils, se trouvant dans le sillon de «l’Etat islamique» que Daech ne peut infiltrer ou y provoquer des dissensions, contrairement à ce qu’il a pu faire dans trois divisions de l’armée irakienne, à Mossoul. Daech a aussi accéléré le démantèlement de nombreuses unités de l’armée syrienne et y a provoqué des milliers de défections.
Contrairement à de nombreuses troupes de la région, l’Armée libanaise a prouvé qu’elle appartenait à l’Etat et à la société et non à un régime obéissant aux dirigeants et qu’elle n’était pas non plus confessionnelle mais protectrice des libertés, de la stabilité et de la paix civile, ne prenant parti ni pour les uns ni pour les autres.
Elle a réussi à empêcher le terrorisme de gagner Beyrouth qui n’a connu que des troubles relatifs. L’armée s’est trouvée face à face avec le terrorisme à la frontière est où elle a évité les agressions et la tentative de lier une partie du Liban à un Etat terroriste.

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