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Nº 3022 du vendredi 9 octobre 2015

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Chrys Columbine de The Art of Burlesque. Une célébration de la féminité

La compagnie d’événementiel Achillea présente, les 6 et 7 novembre, à la Salle des ambassadeurs, au Casino du Liban, le spectacle The Art of Burlesque, mené par la star internationale du burlesque d’origine britannique, Chrys Columbine. Interview.

Dans le néo-burlesque, on évoque un focus centré davantage sur le «tease» que le «strip» dans le «striptease». Pouvez-vous nous expliquer davantage?
Burlesque vient de l’italien «burlo» qui veut dire farce, plaisanterie, parodie. Le burlesque est une performance artistique et théâtrale, mais chargée d’espièglerie et d’élégance aussi. Donc l’élément de «striptease» revient à dire qu’il ne faut pas non plus trop se prendre au sérieux, être séduisante mais en même temps être mignonne, avoir de la gouaille. Il y a également tout un côté artistique sur lequel d’ailleurs le spectacle The Art of Burlesque est axé; nous avons toutes des disciplines artistiques différentes, piano, ballet, cirque, danse, que nous combinons.

Effectivement, vous êtes également pianiste. Est-ce difficile de combiner les deux?
Plus maintenant. Je peux probablement le faire en dormant, les yeux bandés, tellement c’est devenu naturel pour moi. Mélanger sur scène différentes disciplines artistiques, offrir au public une expérience différente des autres spectacles Burlesque, est très satisfaisant, pour moi et pour mes filles. Et c’est la particularité du spectacle que nous proposons.

Pourquoi avoir décidé de vous engager dans cette voie, le burlesque?
J’ai toujours été fascinée par cette époque où le burlesque était éclatant, dans les années 20, 30 et 40. Le glamour des stars vintage, l’esthétique qui se dégageait des films de Hollywood, les comédies musicales… tout cet univers qui a bercé mon enfance. Je voulais devenir comme ces stars-là. Et quand j’ai découvert le burlesque, je me suis rendu compte que cela était toujours possible, car aujourd’hui, cela est évident, les stars hollywoodiennes ne ressemblent plus, hélas, à ce qu’elles étaient dans les années 30 et 40. Mais grâce au burlesque, on peut présenter de grands spectacles où on s’habille du glamour vintage de cette époque sans que les spectateurs y trouvent à redire.

Est-ce que vous avez rencontré des obstacles?
Une fois que je me décide à faire quelque chose, que je choisis une voie, je m’y jette à fond. Je ne regarde pas en arrière, je ne regrette rien. Tout au long du chemin, j’ai appris beaucoup de leçons, que j’avais besoin d’apprendre, même si j’en avais l’intuition depuis mon plus jeune âge. Dans le «show-business» par exemple, il y a beaucoup de gens en qui on ne peut pas avoir confiance, on doit être professionnel, poli avec tout le monde, jamais négatif envers ou par rapport à quiconque. Une des plus importantes leçons que j’ai apprises, c’est que même les gens avec qui on travaille ne sont pas forcément des amis, que le meilleur moyen pour avoir du succès est de faire soi-même tout ce qu’on peut et d’avoir autant de plans de sauvegarde que possible, parce que quand les choses commencent à déraper, il faut être prêt à aller de l’avant et à tirer le meilleur de toute situation et, éventuellement, réaliser ses ambitions. Ce sont les règles de toute profession, et de la vie en général, mais dans le «show-business», où il y a beaucoup d’exagérations, on les apprend de manière dramatique et il faut savoir traiter avec.

Vous rappelez-vous de votre première prestation sur scène?
J’ai été plusieurs fois sur scène, petite, quand je jouais de la musique classique au piano. Et là c’était plus terrifiant parce que l’audience ne pardonne pas; jouer une fausse note pour un millième de seconde, et c’en est fait de vous. Avec le burlesque, en revanche, il ne s’agit pas nécessairement de perfection, mais de beauté, de grâce et d’élégance. Le plus important, pour moi du moins, est la communication qui s’établit avec les spectateurs. Si on fait preuve de respect, d’amour, ils en feront de même. Ils sont là pour vivre une expérience, pour s’y impliquer à tous les niveaux. Souvent, par exemple, les femmes viennent habillées dans l’élégance du style. C’est une opportunité pour elles d’établir un lien, de s’y identifier. C’est une chance de célébrer la féminité et le glamour qui sont en chacune de nous.

Y a-t-il des particularités du spectacle que vous allez présenter au Liban?
Oui. Il y aura un acte spécialement créé pour le Liban. J’ai grandi avec un attachement aux cultures anciennes, les civilisations grecque, romaine et phénicienne, dont mon père me lisait des histoires. Il y aura donc un acte qui rend hommage à une déesse reconnue par ces trois civilisations.

Des attentes particulières?
J’espère que les Libanais accueilleront le spectacle comme ils m’ont reçue. Les Libanais sont parmi les gens les plus accueillants que j’ai rencontrés de ma vie dans tous les pays. Donc j’espère que les spectateurs le seront également, parce que de notre côté, nous allons très bien les recevoir.

Propos recueillis par Nayla Rached

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