Voilà de quoi tenir les amateurs d’égyptologie en haleine. Nicholas Reeves, égyptologue britannique, pense avoir trouvé deux nouvelles portes dissimulées dans le tombeau de Toutankhamon. Avec une hypothèse encore à démontrer, que ces chambres secrètes abritent la momie de la légendaire reine Néfertiti, qui reste à ce jour introuvable.
«La découverte du XXIe siècle». Ces quelques mots reflètent l’enthousiasme du ministre égyptien des Antiquités, Mamdouh el-Damati, pour la théorie de l’égyptologue britannique Nicholas Reeves. Ce dernier, de retour de trois jours d’exploration dans la Vallée des rois, a mis les amateurs de l’Egypte antique en émoi avec sa découverte. Selon lui, les lignes figurant sur les murs couverts de fresques de la chambre funéraire de Toutankhamon, visibles seulement grâce à des scanners, démontrent qu’il existe deux portes dissimulées. Des portes qui pourraient cacher une chambre secrète, où reposerait la momie de la légendaire reine Néfertiti, d’une autre épouse d’Akhenaton ou de sa fille. Reeves, professeur d’archéologie à l’université d’Arizona, aux Etats-Unis, indique ainsi que l’une des portes pourrait dissimuler la sépulture de la propriétaire originelle de cet hypogée − une tombe souterraine −, c’est-à-dire, Néfertiti. Les fresques du mur nord, représentant Toutankhamon et son successeur, Ay, seraient en fait des représentations de la reine mythique et de Toutankhamon enfant. L’égyptologue relève également que le «double menton», arboré par celui présenté comme étant le pharaon Ay, serait en fait une caractéristique traditionnellement utilisée pour représenter l’enfant roi. Le ministre égyptien a de son côté noté, après une visite de la tombe, qu’un enduit appliqué sur une partie du mur nord de la chambre funéraire était similaire à celui du mur qui cachait l’entrée de cette pièce en 1922.
Pour le ministre égyptien des Antiquités, si cette théorie se confirmait, il s’agirait de «la plus importante découverte du XXIe siècle», comme «le tombeau de Toutankhamon au siècle dernier fut la plus grande découverte culturelle en Egypte dans l’histoire de l’Humanité».
Toutefois, ou peut-être pour ne pas s’avancer trop, Damati estime que cette chambre secrète pourrait abriter, non pas Néfertiti, mais la momie de Kiya, une épouse secondaire du pharaon Akhenaton, ou encore celle de sa fille, Merytaton.
Et de conclure: «Si l’on découvre une autre aile complétant la tombe ou une tombe antérieure, ce sera déjà une découverte majeure».
L’un des plus grands mystères
Pour le savoir, Damati comme Reeves doivent encore obtenir le feu vert d’un comité d’experts pour procéder à des fouilles plus poussées. Le ministre pense obtenir les autorisations d’ici un mois, ce qui permettrait de sonder les murs à l’aide de radars sophistiqués au cours du mois de novembre. «Si l’on utilise le radar et la thermographie − une technologie pour sonder les murs −, on devrait savoir en quelques jours s’il y a un espace creux derrière les murs», a indiqué Reeves.
Découvrira-t-on enfin ce qu’il est advenu de la reine Néfertiti, symbole de beauté et de puissance? C’est en effet l’un des plus grands mystères de l’égyptologie. L’épouse d’Akhenaton ne cesse de fasciner depuis des siècles. La découverte de son tombeau représenterait une avancée majeure dans la compréhension de l’Egypte antique. Car Néfertiti exerça un rôle politique et religieux fondamental au XIVe siècle avant notre ère, aux côtés de son époux, qui convertit temporairement l’Egypte antique au monothéisme en imposant le culte exclusif du dieu du Soleil, Aton.
Jenny Saleh
La découverte du XXe siècle
Ce 4 novembre 1922, dans la Vallée des rois, près de Louxor, un archéologue britannique, Howard Carter, fait une découverte incroyable. Il trouve la tombe de Toutankhamon, fils d’Akhenaton et jeune pharaon méconnu car n’ayant régné que neuf ans. Pourtant, il deviendra le plus célèbre des pharaons de l’Egypte antique. La tombe est intacte. Contrairement aux autres tombeaux de pharaons qui avaient été pillés au fil des millénaires, celui-ci recèle plus de 5 500 objets vieux de 3 300 ans. Bon nombre d’entre eux sont en or massif et permettent d’en apprendre plus sur cette période fascinante de l’histoire d’Egypte. Il s’agit du plus fabuleux trésor jamais découvert à ce jour dans le pays.