Le Parti national libéral (PNL) a commémoré, au Collège des pères antonins de Baabda, le 25e anniversaire de l’assassinat de Dany Chamoun, de sa femme Ingrid et de ses deux enfants. Plusieurs personnalités du 14 mars ont pris la parole pour assurer que la mort de Dany et de sa famille ne sera pas vaine et que le Liban souverain et indépendant vaincra… malgré la présence des armes du Hezbollah.
Prenant la parole en premier, le député du Chouf, Marwan Hamadé, a rappelé à quel point Dany Chamoun et Gebran Tuéni étaient proches et partageaient une même vision pour le Liban et son avenir. «Ils étaient unis dans un même combat, a assuré l’ancien ministre, et ils ont été assassinés à quelques années d’intervalle. Le criminel qui les a tués est le même et ses motifs étaient les mêmes». Revenant sur une période noire de la guerre du Liban, il a rappelé comment les fils Chamoun, Dory et Dany, avaient sauvé Walid Joumblatt. Hamadé a parlé aussi de la guerre en Syrie, assurant que ni Bachar el-Assad ni Daech ne doivent nous faire peur. Dans une flèche directe lancée au Hezbollah, «qui participe au conflit militaire syrien et qui tente de monopoliser le pouvoir de décision de l’Etat libanais», il a affirmé que «le parti ne réussira pas là où tous les autres ont échoué».
Le député du Futur, Ahmad Fatfat, a affirmé que tant que toutes les forces politiques du 14 mars, ainsi que ses partisans resteront les défenseurs acharnés des constantes de la révolution des cèdres, en l’occurrence «du projet d’un Liban souverain, libre et indépendant, un projet pour lequel Dany Chamoun est mort», le Liban survivra. Il a déclaré qu’il était devenu nécessaire, voire indispensable, pour tous de s’asseoir autour d’une «véritable table de dialogue et de discuter sincèrement et en profondeur de toutes les questions concernant le Liban».
Prenant la parole à son tour, le chef du PNL, Dory Chamoun, s’est directement adressé au secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, et au chef du Bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, pour leur demander «de revenir sur terre, parce que le Liban est au bout du rouleau». Il déclare que le peuple «en a marre de tous vos mensonges et de vos discours creux et stériles», affirmant au passage que les citoyens libanais ne souhaitent plus voir les jeunes aller en Syrie se faire tuer pour le compte du projet syro-iranien.
La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ancien président de la République Michel Sleiman, des ministres Kataëb, Alain Hakim et Sejaan Azzi, des députés Mohammad Hajjar, Marwan Hamadé et Sethrida Geagea, ainsi que de nombreuses personnalités du mouvement du 14 mars.
Danièle Gergès
Le crime du 21 octobre
Dany Chamoun, dirigeant chrétien influent, a été assassiné le 21 octobre 1990, quelques jours après que les Syriens eurent délogé le général Michel Aoun du palais de Baabda, avec sa femme et deux de leurs enfants. Trois hommes en cagoules, vêtus de treillis militaires, ont utilisé des pistolets munis de silencieux pour les assassiner à l’aube. Les partisans de Dany Chamoun ont déclaré que cette attaque avait toutes les caractéristiques de représailles politiques. Le meurtre de Dany Chamoun, de son épouse allemande Ingrid et de leurs fils Julien et Tarek, âgés de 7 et 6 ans, a provoqué une vive émotion au Liban et à l’étranger. Dany Chamoun, qui était âgé de 56 ans, était le fils de l’ancien président libanais, Camille Chamoun, mort en 1987. Il présidait le Parti national libéral et dirigeait une coalition de groupes politiques qui soutenait Michel Aoun.