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Nº 3024 du vendredi 23 octobre 2015

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ECONOMIE

Expectative des marchés. L’action B de Solidere en dessous des 10 dollars

Les appels des organismes économiques, adressés aux responsables politiques pour une prise de conscience de la détérioration, d’une manière générale, des indices économiques, n’ont reçu aucun répondant sérieux sur le terrain. D’autant que l’appel solennel du 25 juin 2015 de ces mêmes organismes, perçu un moment par les observateurs comme un soulèvement structuré du patronat dénonçant la léthargie de l’Etat, n’a pas donné lieu à un suivi soutenu de leur part. Entre-temps, les marchés financiers sont dans l’attente de l’émission d’eurobonds d’un montant de deux milliards de dollars dans une conjoncture où règne l’expectative d’une nouvelle révision à la baisse de la notation souveraine du Liban. Ce qui mènerait à une hausse correspondante des taux d’intérêt qui seraient servis sur les titres libanais libellés en devises étrangères.
Au niveau de la bourse, les choses ne vont pas mieux. L’activité a été marquée la troisième semaine d’octobre par une baisse de la valeur de l’action B de Solidere sous le seuil psychologique de 10 dollars. Un seuil jamais atteint depuis début 2007. La distribution de dividendes aux actionnaires de la société de l’ordre de 0,1 dollar pour chaque action et une action supplémentaire contre 50 autres n’ont pas eu les effets escomptés, comme par le passé, sur les transactions portant sur les actions de la société représentant la plus grande capitalisation à la bourse de Beyrouth. Dans ce contexte de morosité, il faut souligner les propos du premier vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Raëd Charafeddine, qui a évoqué «une crise de confiance» succédant à «la crise financière» de 2007-2008. Il a ainsi fait référence au rapport élaboré par l’Union des banques arabes présenté à la Banque mondiale sur la compétitivité économique des pays arabes, secoués par une instabilité sécuritaire et politique. Ces pays connaissent des niveaux élevés d’indices de corruption, alors que leurs populations n’ont pas confiance dans leurs politiques. Néanmoins, le Liban figure encore tout au bas de cette liste de pays, selon la même source.

Nouvelles start-up
20% seraient vouées à l’échec dès la première année

La moyenne des risques d’échec des sociétés nouvellement fondées est de 20% au cours de la première année de leur création, de 30% durant les trois premières années de leur vie et entre 40% et 50% lors de leurs cinq premières années. C’est du moins ce qu’a relevé Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des chefs d’entreprises libanais (RDCL), dans le cadre d’un séminaire à l’AUB. Il a considéré que de tels échecs sont dus, soit à une mauvaise planification, soit à l’inadéquation du produit proposé aux besoins du marché. «Les probabilités d’échec de la société pourraient significativement se réduire si la personne était à même de bien identifier les éléments de succès, en l’occurrence les caractéristiques d’un leader et ses motifs professionnels, ce qui le conduirait à mieux cerner les contours du marché et à dessiner une stratégie qui lui permettrait de profiter au maximum du potentiel de ce marché. «Il ne faut pas oublier que le succès est une opération permanente. L’homme d’affaires qui réussit est celui qui saura déléguer, octroyant aux membres de son équipe, supposés être des personnes compétentes ayant une longue expérience, suffisamment de latitude de manœuvre afin qu’ils donnent à la compagnie ce qu’ils ont de mieux», a encore dit Fouad Zmokhol. Le président du RDCL a insisté sur la nécessité que le «business plan» inclut une stratégie de marketing dont les objectifs sont bien définis et des possibilités de faire mieux que les concurrents sur le marché.

Prêts universitaires
Quinze mille étudiants en quatre ans

La corrélation entre le développement des sociétés et la croissance économique durable d’une part, et le niveau de l’enseignement supérieur d’autre part, n’est plus à démontrer. Beyrouth a toujours été un centre académique attrayant pour les étudiants étrangers, qui représentent près de 16% du total de ceux inscrits auprès des écoles et universités opérant au Liban. Les ressources humaines sont d’une importance capitale pour le pays du Cèdre. Les dépenses d’une famille libanaise sur l’éducation s’assimilent beaucoup plus à un investissement qu’à une dépense, par préparation à l’émigration des jeunes (en 2009, 13,1% du PIB libanais dont 9,1% privé et 4,1% public, alors que la France totalise 6,2% du PIB dont 0,4% dans le privé). Ainsi, depuis 2009, la Banque du Liban (BDL) a lancé un programme de prêts aux étudiants aux 2e et 3e cycles à taux subventionnés afin que l’enseignement supérieur soit accessible à tous ceux qui le désirent. A cette date, plus de 15 000 étudiants universitaires ont bénéficié de ces avances bancaires. Cette initiative, rappelle-t-on, s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large comprenant des incitations visant à dynamiser l’octroi de prêts dans les secteurs de l’économie productive, tels la recherche, le développement, l’innovation, les start-up, l’énergie renouvelable, l’environnement et l’habitat. Le programme-cadre a coûté à la Banque centrale près de 4 milliards de dollars sur quatre ans. Répercutée sur le secteur bancaire libanais dont le développement ne peut plus être conçu que sur la base d’une mondialisation, la gestion des ressources humaines devient cruciale. Partant de là, plusieurs circulaires de la Banque centrale ont souligné la nécessité de recruter un personnel bancaire qualifié, exigeant désormais des diplômes supérieurs en finance bien déterminés reconnus à l’international pour le pourvoi de certains postes et la mise en œuvre d’un cadre réglementant des formations continues des ressources humaines de la BDL, des banques commerciales et du secteur public. Il est vrai que le recrutement dans les ressources humaines hautement qualifiées dans l’industrie bancaire est principalement dicté par la mondialisation de l’activité bancaire, mais il est tout autant important de relever que le montant des salaires et des allocations sociales des employés des banques commerciales et des institutions financières au Liban représente 85% des dépenses générales de ces établissements.

BIT
L’augmentation de capital achevée

La Banque de l’industrie et du travail (BIT) a annoncé la finalisation de l’opération d’augmentation de son capital de 3,4 millions de dollars à 7 millions via l’émission de 5,4 millions d’actions nominales ordinaires d’une valeur de 0,66 dollar. L’assemblée plénière de la BIT a approuvé, le 28 septembre dernier, le relèvement du capital, qui a été exécuté le 7 octobre 2015. Les nouvelles actions ne seront pas cotées à la Bourse de Beyrouth. Pour rappel, la NECB et la BIT avaient annoncé en 2014 qu’elles allaient fusionner pour former une nouvelle entité. L’augmentation du capital est une étape dans le processus de fusion entre les deux banques. Les actionnaires de la NECB détiendront 51% de l’actionnariat de la nouvelle entité, alors que ceux de BIT détiendront 49%. Mario Saradar sera le P.D.G. et le directeur exécutif de la nouvelle banque.

Liliane Mokbel

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