La science pour tous. C’est avec des thèmes variés portant sur l’environnement, la biodiversité, la physique, la chimie, les sciences de la vie et de la santé, la technologie et l’informatique, l’astronomie, l’innovation, la musique, etc. que le comité Ayam el-ouloum a organisé un événement culturel et éducatif scientifique, du 9 au 11 octobre, au Bois des Pins.
Mise en place dans le but de combler le fossé entre la science et les individus, de manière ludique, simple et interactive, la 7e édition de l’événement Ayam el-ouloum a offert aux visiteurs divers projets scientifiques, le long de trois journées consécutives. De nouveaux «sommets» ont été atteints et plus de 30 000 élèves, parents, enseignants, chercheurs et amateurs de sciences ont eu l’occasion de découvrir des concepts scientifiques innovateurs. Préparées par des universités, des écoles, des ONG (organisations non gouvernementales) et des entités privées libanaises, les dernières inventions scientifiques, projets et expériences ont été exposées devant un public très large, qui a pu se déplacer d’un stand à l’autre afin de découvrir, d’explorer et d’interagir aux différents thèmes évoqués.
C’est en collaboration avec l’ambassade de Suisse, la ville de Genève et la municipalité de Beyrouth que le comité Ayam el-ouloum a lancé un appel à tout intéressé: «Jusqu’où iriez-vous pour améliorer vos compétences, pour développer vos capacités cognitives et pour susciter davantage votre curiosité intellectuelle?», tout en misant sur les objectifs suivants: créer un espace de rencontre entre la communauté scientifique et le grand public, établir des contacts avec les universités sur place, initier à la logique scientifique les générations futures et émergentes et, finalement, diffuser les connaissances scientifiques grâce à des activités interactives et divertissantes. Présente au côté des exposants et des universitaires libanais, la Suisse a consacré un stand d’ethnomusicologie mis en place par le musée d’ethnographie de Genève, avec aussi le Solar Impulse, avion solaire et joyau de l’Université polytechnique de Lausanne qui a été révélé au public à cette occasion.
De multiples projets ont été présentés. Nous retenons à titre d’exemple La magie de la physique, un concept scientifique qui permet de percevoir la science de manière intéressante, loin de la monotonie, associant des effets visuels et auditifs qu’ont pu expérimenter les participants. Plus encore, le projet du Dôme cosmique, Planétarium, a permis aux visiteurs de voyager visuellement à l’intérieur d’un «satellite» vers la lune. L’intérêt d’un tel projet a été d’apprendre au «voyageur» comment concevoir une telle odyssée, tout en lui assurant une visite virtuelle à la découverte du ciel nocturne, des étoiles, des planètes, etc. Quant au projet Lebanon Mountain Trail, il vise à solliciter une prise de conscience écologique chez tout individu, surtout les jeunes. Dans le domaine de l’aviation, l’ambassade de Suisse au Liban a présenté un projet exceptionnel, né en Suisse, où le visiteur a pu comprendre le principe de fonctionnement d’un avion à travers l’énergie solaire.
Natasha Metni
Genèse d’Ayam el-ouloum
Ayant participé à la Nuit de la science de Genève, le vice-président du comité Ayam el-ouloum, Malek el-Khoury, a décidé de transposer l’idée de cet événement, qui consiste à proposer aux scientifiques d’aller à la rencontre du public afin d’expliquer leurs démarches, à Beyrouth. S’étant adressé au ministère de la Culture et à la municipalité de la ville, le projet a été adopté, la première édition ayant été lancée en octobre 2008, avec l’aide du savoir-faire de Genève.
Trois questions à Malek el-Khoury
Interviewé par Magazine au sujet de ce programme scientifique, Malek el-Khoury met l’accent sur l’importance de la science dans le monde d’aujourd’hui.
Comment évaluez-vous l’intérêt des jeunes pour la science au Liban?
Il ne faut pas sous-estimer le potentiel de la jeunesse libanaise pour la science ou les dernières technologies. La manière d’acquérir ou de chercher une information ou une explication scientifique est devenue à la portée de tous. L’important c’est de savoir comment et quand l’utiliser.
Parallèlement à une meilleure diffusion de la culture scientifique et technique, beaucoup reste à faire au niveau des programmes éducatifs eux-mêmes. Qu’en pensez-vous?
Les programmes éducatifs nécessitent une réflexion commune qui devra répondre à trois grandes directives:
♦ Savoir ce qu’on veut transmettre aux générations futures.
♦ Quel profil de formation nous cherchons?
♦ Quels sont les besoins au niveau du marché libanais?
Quelles sont les conditions de participation aux Journées de la science (que ce soit à titre individuel ou via les établissements scolaires, etc.)?
♦ Une fiche de projet (rédigée en trois langues) doit être remplie.
♦ Un comité restreint évalue et valide le contenu et le déroulement du projet en fonction de critères préétablis.
♦ Une réunion entre le participant et le comité restreint cherchera à adapter le projet ou à expliquer le refus du projet.
Propos recueillis par Natasha Metni