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Nº 3025 du vendredi 30 octobre 2015

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Une panoplie de produits. Le souci du présent et de l’avenir

Dans un pays profondément inégalitaire sur le plan social, il revient aux ménages de se préoccuper de leur santé, mais aussi de préparer leur retraite via des produits dédiés ou des polices d’assurance-vie.
 

Comme partout ailleurs, la santé est l’une des préoccupations majeures des Libanais. Et dans un pays au système social inégalitaire comme le Liban, il revient la plupart du temps aux ménages libanais la lourde tâche de financer les dépenses de santé. C’est ce qui ressort d’une étude publiée à la fin du premier semestre 2015 par la Blominvest Bank à ce sujet. Le pays du Cèdre dépensant de moins en moins pour son système de santé, c’est de fait aux familles libanaises de se préoccuper de leur assurance et de la financer. Ainsi, on apprend dans cette étude que le Liban a consacré 3,06 milliards de dollars à son système de santé en 2012, soit 7,2% de son produit intérieur brut (PIB) de la même année. Une dépense en baisse par rapport à ce qu’elle représentait en 1998, année où les dépenses de santé représentaient 12,4% du PIB. Un pourcentage qui était alors plus proche de celui de la France ou même des Etats-Unis.
Autre information qui ressort dans cette étude de la Blominvest, celle relative au financement de ces dépenses de santé. Comme pour les retraites, il semble profondément inéquitable. Il apparaît, en outre, que ce sont les ménages libanais qui paient l’essentiel de la facture. Ainsi, l’étude révèle qu’en 2012, les foyers ont sorti de leurs porte-monnaies l’équivalent de 1,63 milliard de dollars, ce qui représente pas moins de 53,3% des dépenses totales. La décomposition de ce chiffre montre qu’environ 1,15 milliard de dollars ont été dépensés de manière directe, tandis que les primes d’assurance représentent, elles, pas moins de 483 millions de dollars. Selon Blominvest, le Trésor ne finance que 30,7% des dépenses, qui se répartissent entre la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les différentes caisses des employés de la fonction publique et le ministère de la Santé. Les dépenses restantes sont financées par les employeurs, à hauteur de 15,5%, tandis que les aides internationales assurent 0,5% de ces dépenses.
Par ailleurs, la Blominvest s’appuie sur une étude de 2014 pour expliquer que 44% des ménages libanais ne sont pas couverts par une assurance médicale. On apprend ainsi que 28% des foyers libanais jouissent tout de même d’une couverture de la CNSS, tandis que 9% sont couverts par une assurance médicale privée ou par le biais des différentes complémentaires professionnelles ou émanant de la fonction publique. Il s’est avéré également, selon une étude effectuée par l’Administration centrale de la Statistique sur les conditions de vie des ménages, qu’un ménage gagnant moins de 9 500 dollars annuellement peut consacrer jusqu’à 12% de son budget aux dépenses de santé.
Le constat n’est pas davantage reluisant au niveau des retraites. En effet, selon le Global Retirement Index, c’est-à-dire l’Indice mondial des retraites 2015, publié par le cabinet de gestion Natixis, le Liban se classe à la 94e position parmi 150 économies dans le monde. Et seulement 10e parmi les pays de la région Mena. Cet indice est notamment basé sur la qualité de vie des retraités. Le Liban dégringole au classement à cause de ce paramètre, en obtenant un score de 34%, soit le plus mauvais de la région. En revanche, il reste bon élève en matière de qualité des soins, puisqu’il se hisse au premier rang régional, avec un score de 69%. Globalement, le pays obtient une note globale de 50%, devançant ainsi l’Egypte, mais figurant à la traîne derrière les pays du Golfe.
Dans ce contexte, on comprend mieux la croissance du segment assurances médicales, mais aussi des assurances-vie et des plans retraite chez les compagnies d’assurances ou dans les banques qui proposent des produits clés en main à leur clientèle. Ces dernières collaborent généralement avec un acteur des assurances afin de proposer des produits de bancassurance. Pour les compagnies d’assurances comme pour les banques, cela permet aussi de mieux se positionner. L’avantage de cette formule est de se limiter à un seul canal de distribution. Cela réduit les coûts liés à l’entretien du réseau d’agents et de courtiers.
Si la culture de la prévoyance retraite n’est pas encore bien ancrée dans les têtes, les banques, comme les assureurs, constatent une progression constante des plans souscrits dans ce domaine. Au fil des années, et de réformes sociales qui ne viennent pas, les Libanais prennent de plus en plus conscience de la nécessité de se préoccuper de l’avenir et de leurs vieux jours.
Les banques et assurances sont donc là pour accompagner leurs clients dans cette démarche et les aider à constituer le pécule qui leur servira à assurer leurs vieux jours, sans faire peser de fardeau sur leur progéniture. Plusieurs options sont proposées au client, allant des plans retraite purs et durs, jusqu’aux différents mécanismes d’assurance-vie et d’investissement à long terme. Les jeunes semblent davantage sensibles à ces plans et commencent à épargner tôt. Les solutions proposées leur permettent d’épargner à partir de petits montants en dollars.

Jenny Saleh
 

Croissance ralentie
Le secteur des assurances a connu une croissance plutôt au ralenti pour l’année 2014. Selon le magazine al-Bayan, qui publie chaque année une analyse du secteur, les primes d’assurance-vie ont totalisé 443,7 millions de dollars l’an dernier, contre 420,5 millions en 2013. Soit une hausse de 5,5% des primes, qui montre que le rythme de croissance du secteur vie affiche une baisse continue depuis plusieurs années.
Idem pour le secteur IARD (incendies, accidents et risques divers), qui enregistre une croissance de 5,3% entre 2013 et 2014 avec des primes s’élevant à 1,03 milliard de dollars. Sur ce segment, il s’agit de la plus faible croissance enregistrée en cinq ans.
Par ailleurs, pour le premier semestre 2015, les primes perçues par les compagnies d’assurances se sont élevées à 782,3 millions de dollars au premier semestre 2015, soit une hausse de 0,8% par rapport à 2014. Selon l’Association des compagnies d’assurances au Liban (Acal), qui livre ces chiffres, les primes d’assurances médicales représentent environ 34,5% du total des primes, contre 26% pour les primes d’assurance-vie, le restant étant réparti dans les polices relevant du segment IARD. Les indemnités versées ont, elles, augmenté de 1,8% sur un an, pour atteindre 356,4 millions de dollars à la fin juin 2015.

Quel contrat vie choisir?
Il existe de nombreux types de contrats d’assurance-vie multisupports, avec différents modes de gestion. Pas évident de s’y retrouver quand on est novice en la matière. Dans cette optique, le courtier ou broker peut être de bon conseil pour choisir la gestion qui convient le plus.
Le point sur ces offres et leur contenu.
La gestion profilée est la plus «tranquille» pour l’assuré, puisqu’il ne doit s’occuper de rien. La gestion de son contrat est confiée à des experts choisis par l’assureur. Lors de la signature de son contrat, l’assuré choisit le profil qui lui convient le plus: le profil prudent ou sécurisé, composé d’obligations, de produits obligataires ou monétaires; le profil dynamique, davantage basé sur les supports en actions; le profil équilibré, balancé entre actions et obligations.
La gestion à horizon permet à l’assuré de comparer les produits choisis et son évolution personnelle. Les placements sont ainsi composés en fonction de son âge et de ses objectifs d’investissements. Par exemple, un jeune cadre de 30 ans s’orientera davantage vers des produits risqués en actions, tandis qu’un futur retraité optera pour une gestion prudente de son fonds. Les paramètres sont ainsi déterminés avec son assureur au fil de son avancement dans la vie.
La gestion libre ou directe permet à l’assuré de gérer seul son contrat et ses unités de compte. Une certaine liberté qui doit s’assortir en revanche d’une vigilance accrue. En effet, il faut être capable de réagir rapidement en cas de changement de support.

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