Magazine Le Mensuel

Nº 3027 du vendredi 13 novembre 2015

POLITIQUE

Collaboration politique et compétition électorale

Leur relation a toujours connu des hauts et des bas, en réalité plus de bas que de hauts. Après la fameuse «déclaration d’intentions», proclamée entre eux et à la lumière des derniers développements sur la scène politique locale, un point d’interrogation plane sur la relation entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises.
 

Malgré les propos, qui se veulent rassurants de part et d’autre, que la déclaration d’intentions signée reste en vigueur, il n’en demeure pas moins que dans la pratique tout montre que la compétition entre les deux formations reste très forte. Des sources du Courant patriotique libre (CPL) ne cachent pas que les élections qui se sont déroulées au Casino du Liban – Les Forces libanaises s’étaient alliées au mouvement Amal contre le CPL – n’ont pas été bien perçues au niveau de la base aouniste. En effet, celle-ci a eu le sentiment que la déclaration d’intentions s’est limitée au retrait des actions en justice de la part des deux bords.
Les sources du CPL n’hésitent pas à distinguer entre les différentes batailles, quelles que soient leurs dimensions, et la déclaration d’intentions qui demeure une constante. Selon ces sources, la déclaration ne serait pas devenue réalité s’il n’y avait pas, des deux côtés, une prise de conscience sur son importance et son utilité. Raison pour laquelle sa préservation reste stratégique. Ces sources ajoutent que cet accord n’élimine pas la concurrence entre les deux formations. Il ne mentionne, nulle part, qu’il ne devrait pas exister de rivalité et de compétition électorales, surtout au niveau des ordres et des syndicats. Ces sources estiment aussi que l’idéal serait d’éviter les divergences et de rechercher un accord lorsque celui-ci est possible, mais la concurrence reste en vigueur et ne pose aucun problème si elle s’appuie sur des principes et des fondements démocratiques.
Les sources des Forces libanaises partagent ce point de vue et rejettent les propos portant sur une provocation du CPL à travers l’alliance des FL avec le mouvement Amal durant les élections du Casino du Liban, malgré les profondes divergences qui opposent les deux parties. Les mêmes sources indiquent que chaque bataille a ses circonstances et possède sa particularité. Elles ajoutent que les considérations politiques doivent en principe être tenues loin des élections syndicales particulièrement.

 

Concertation continue
La déclaration d’intentions est suffisamment solide pour pouvoir résister à ces divisions et traverser ces divergences saine et sauve. Les défenseurs de cette entente estiment que le degré de concertations atteint entre les deux partis dépasse les divergences électorales tout à fait prévisibles.
L’illustration de la concertation qui existe entre les FL et le CPL se traduit visiblement dans leur décision commune de boycotter la séance législative à laquelle a appelé le président de la Chambre, Nabih Berry. Les contacts entrepris par le CPL et les FL se poursuivent en vue de leur permettre de participer à la séance de la Chambre. Ce ne serait pas vrai, selon ces défenseurs, que leur séparation est devenue inéluctable. Au contraire, le scénario le plus probable aurait été leur commun retour sur les bans législatifs en cas d’accord avec le président Berry sur une formule identique à celle trouvée pour la loi sur le recouvrement de la nationalité, qui a revêtu le caractère d’urgence et a figuré finalement sur l’ordre du jour de la séance législative. Il ne faudrait pas ignorer cette initiative en raison de son importance au niveau de la coordination entre les deux partis. Cette démarche devrait se développer et s’étendre à d’autres questions, en premier lieu sur la loi électorale à la lumière de la conviction commune de la nécessité de développer la loi électorale pour qu’elle devienne plus équitable à l’égard des chrétiens.

Joëlle Seif

Confrontations syndicales
Pour le Courant patriotique libre, les élections du Casino du Liban seraient un avant-goût des prochaines élections, notamment celles de l’Ordre des avocats de Beyrouth, où la confrontation entre le CPL et les FL atteint son paroxysme. Malgré l’existence de candidats indépendants, la liste du 14 mars comprend Pierre Hanna, membre des FL, alors que le CPL appuie la candidature d’Antonio Hachem, indépendant. Cette rivalité entre les deux formations s’étendrait également aux élections de l’Ordre des pharmaciens, ainsi qu’à celles des universités, en particulier l’Université Saint-Joseph.

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