Quel est le rôle du CNA dans l’affaire de la chaîne al-Mayadeen, menacée d’interdiction par l’Arabie saoudite sur le satellite Arabsat?
Le CNA est la référence dans tout ce qui a trait à l’audiovisuel au Liban, et c’est à lui de prendre les décisions qui s’imposent. Toutefois, une décision a été prise à la réunion des ministres arabes de l’Information donnant aux satellites le droit de suspendre la diffusion de telle ou telle chaîne. Il suffit que l’un des Etats membres fasse des objections auprès d’Arabsat pour suspendre la diffusion d’une chaîne. Le CNA a présenté 15 remarques sur la décision arabe. Elles ont été adoptées par la Fédération de l’audiovisuel arabe à Tunis. Nous avons considéré que cette décision nuit à la liberté d’expression, d’autant que les satellites ne respectent pas le principe des sanctions graduelles, allant de l’avertissement à la suspension provisoire, avant la suspension définitive.
Quelles sont les obligations de l’Etat libanais dans l’affaire al-Mayadeen?
L’Etat doit assurer la protection à toutes les chaînes qui opèrent sur le sol libanais, parce que le vrai capital du Liban c’est la liberté de l’information.
Au cas où la chaîne dépasse ses droits?
Celui qui a des objections sur le travail d’une chaîne peut recourir au CNA, qui prendra les mesures qui s’imposent et obligerait celle-ci à corriger l’erreur, comme il donne le droit de réponse à celui qui s’estime lésé. L’Etat a dépassé le rôle et les compétences du CNA par l’octroi de licences à des chaînes non libanaises pour opérer à partir du Liban.
Arlette Kassas