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Nº 3029 du vendredi 27 novembre 2015

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Gaz et pétrole. L’Iran intéressé par les gisements libanais

Aucune décision relative au secteur pétrolier n’a été prise par le gouvernement depuis 2013. Le Liban a-t-il encore le luxe, en termes de temps, de négliger ce dossier? Si le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a fait un forcing exceptionnel pour amener le Parlement à approuver les projets de loi concernant la ratification par le Liban des conventions internationales pour la lutte contre le blanchiment de l’argent sale, on est en droit de se demander qui est-ce qui jouera le même rôle pour faire avancer l’exploration du pétrole on et offshore?
La situation est devenue d’autant plus délicate qu’Israël a approché certaines compagnies internationales qualifiées lors de l’appel d’offres pour l’exploration du pétrole dans les eaux territoriales libanaises et les négociations entre les deux parties seraient en progression continue. Ces pourparlers concerneraient principalement la compagnie italienne Eni. Dans le meilleur cas de figure, cette prise de contact pourrait être interprétée comme un indicateur d’un hypothétique désintéressement de la compagnie vis-à-vis du dossier libanais et, par conséquent, d’un désengagement à investir au Liban après tant d’années de tergiversations. Cette compagnie était supposée avoir commencé le forage il y a longtemps déjà, afin de garantir les droits souverains du pays du Cèdre sur ses gisements pétroliers. Beyrouth devrait prendre au sérieux ce rapprochement, Eni considérant prioritaire son éventuelle implication dans le processus de création d’un axe régional qui regrouperait Israël et Chypre pour une alimentation de l’Europe en toute sécurité en pétrole et en gaz. Ainsi, le Liban serait pratiquement isolé et contraint d’avoir recours à des solutions nécessairement plus coûteuses dans l’objectif d’assurer l’exportation de ses ressources pétrolières. Il est donc temps d’en finir avec le processus d’octroi des licences aux compagnies pré-qualifiées, en approuvant les deux projets de décrets-lois en suspens depuis 2013. Ces décrets-lois portent sur les accords d’exploration et de production, l’élaboration du cahier des charges et la délimitation des blocs de gisements pétrolifères.

Nouvelles pré-qualifications?
Par le passé, l’Iran avait, à maintes reprises, exprimé son intérêt pour le secteur énergétique libanais. Mais la seule société iranienne ayant pris part au premier round de pré-qualification des compagnies pour l’exploitation du gaz et du pétrole, National Iranian Drilling Corporation, n’a finalement pas été retenue. Une rebelote serait encore possible si la proposition du député Mohammad Kabbani d’organiser un deuxième tour de pré-qualification des compagnies de forage pétrolier dans le but de permettre à de nouveaux acteurs de participer est mise en œuvre. Si le député de Beyrouth a l’intention de paver la voie à la participation de compagnies saoudiennes, qataries et d’autres pays du Golfe (qui s’étaient abstenues au premier round), l’Iran ne laissera pas échapper cette occasion. Le 8 septembre dernier, son ambassadeur au Liban, Mohammad Fathali, a rencontré le ministre de l’Energie et de l’Eau, Arthur Nazarian, lui réitérant la disposition de son pays à coopérer avec le Liban dans le domaine de l’exploration de ses ressources pétrolifères.


Liliane Mokbel

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