L’ancien président de la République, Michel Sleiman, a lancé la Rencontre de la République, dont le document de base défend le pacte national, la neutralité du Liban et les institutions officielles.
Après des concertations de plusieurs mois, avec plus d’une centaine de personnalités des secteurs politique, économique, juridique et médiatique, l’ancien président de la République, Michel Sleiman, a annoncé le lancement de la Rencontre de la République au cours d’un méga-événement qui s’est déroulé au Palais des congrès, à Dbayé. Le but de cette rencontre, a précisé un ancien ministre à Magazine, est «de consolider les bases de la République par des solutions reposant sur la Constitution, les lois et les institutions». Dans son discours, Michel Sleiman est revenu sur la déclaration de Baabda, expliquant qu’elle ne nécessite pas la distanciation, mais vise plutôt à protéger le Liban de tous les conflits et à le mettre à l’abri de toute ingérence, qui pourrait avoir des répercussions négatives sur l’ensemble du pays. L’ancien chef de l’Etat a souligné que «le but de cette déclaration était d’empêcher les Libanais de combattre sur le territoire d’autrui». Il a toutefois ajouté que le document qu’il avait présenté au comité de dialogue «prévoyait de profiter des capacités de la Résistance contre les agressions israéliennes, le temps que l’armée puisse assurer seule la défense du pays, cette coopération se faisant uniquement sous les auspices du président de la République». Il a affirmé que «Taëf est notre contrat social», appelant à en optimiser l’application. Dans son exposé, Sleiman a considéré que certaines failles, liées aux prérogatives présidentielles, doivent être revues puisque, comme le président de la République doit veiller à l’application de la Constitution de façon objective, il doit incarner le pouvoir le plus fort dans l’Etat. Poursuivant sur sa lancée, Sleiman a assuré: «Quel que soit le camp dont est issu le président, le serment qu’il prête l’engage à ne gouverner que par consensus. Ce serment le libère de tous ses engagements politiques ou confessionnels», a-t-il conclu.
La feuille de route de Michel Sleiman s’inspire en grande partie de Taëf et prévoit notamment: «L’élaboration d’une nouvelle loi électorale, mais ‘pas en l’absence d’un président de la République’; la relance du Conseil national de l’émigration; l’attribution au Conseil constitutionnel de la compétence d’interpréter la Loi fondamentale; le non-cumul de la fonction de ministre et du mandat parlementaire; la révision des accords bilatéraux conclus avec la Syrie; la réciprocité dans le traitement des ambassadeurs des deux pays sur leurs territoires respectifs (il revient sur la flèche qu’il avait envoyée en direction du régime syrien à ce sujet et rappelle que notre ambassadeur en Syrie avait attendu plus d’un an pour être reçu par le chef de la diplomatie syrienne); l’informatisation des établissements publics; l’autonomisation du système judiciaire; l’alternance au pouvoir et la continuité des programmes de réforme; le mariage civil optionnel sur le territoire libanais; le vote à 18 ans; la participation de la femme à la vie politique; les partenariats entre les secteurs public et privé; le vote du projet de loi sur la décentralisation administrative et l’organisation nécessaire des prochaines élections municipales, «autrement, on attesterait de l’inutilité de la décentralisation».
Danièle Gergès
Les participants
La rencontre s’est déroulée en présence d’un grand nombre de figures politiques, diplomatiques, économiques, culturelles, médiatiques et sociales, venues soutenir l’initiative de Michel Sleiman qui a assuré à Magazine que «la rencontre ne se transformera pas en parti traditionnel, mais mettra tout en œuvre pour consolider la République et essayer de bâtir un Etat fort, unifié et loin des mini-Etats».