Magazine Le Mensuel

Nº 3037 du vendredi 22 janvier 2016

general

A New York. Le MoMA dévoile les travaux de Walid Raad

Le Museum of modern art de New York (MoMA) propose, jusqu’au 31 janvier prochain, une exposition de Walid Raad, Walid Raad’s Unreality Show Spins Middle Eastern History as Art. On y découvre son travail durant les 25 dernières années, grâce à la photographie, la vidéo, la sculpture et la performance. Le public n’a pas boudé un artiste devenu la coqueluche des Américains.

Du New York Times au Artnet news en passant par Observer ou encore The Brooklyn Rail, la presse américaine n’a pas raté cet événement. Ce que le public et les journalistes sont venus voir c’est plus de 200 œuvres exposées, dont certaines prêtées par une autre artiste dans une galerie à New York. Il s’agit de Paula Cooper qui a fondé en 1968 cette galerie portant son nom avec, pour but, soutenir financièrement le comité des étudiants voulant mettre fin à la guerre au Viêtnam. Depuis 40 ans, la galerie se concentre sur l’art conceptuel et minimal. Pour revenir à l’exposition de Raad, elle se présente en deux volets. Le premier se rapportant à l’Atlas entamé depuis 15 ans. A travers lui, l’artiste explore l’histoire contemporaine du Liban via la production de photographies, de bandes vidéo, des ordinateurs portables et des conférences qui ont trait à des événements réels. Plus récemment, il a élargi ses travaux au-delà du Liban en s’attardant sur le Moyen-Orient. Quant au second volet de cette expo, toujours en cours, il étudie l’émergence récente dans le monde arabe d’une nouvelle infrastructure grâce aux arts visuels, aux biennales, aux musées et galeries qui se juxtaposent aux conflits géopolitiques, économiques et militaires qui ont ravagé la région. Pour les responsables du MoMA, le but de cette exposition est de mettre l’accent sur l’importance de la performance et de la narration dans l’œuvre de Raad. Ce dernier a expliqué, dans une interview, que via tous ces arts visuels exposés, on voit mieux comment «les esprits et les arts sont influencés par la violence. Aux Etats-Unis, après le 11 septembre, ajoute-t-il, le public semble plus intéressé par de telles thématiques». A noter que durant toute la période de cet événement, l’artiste sera présent plusieurs fois par semaine pour expliquer ses œuvres et les commenter au public.

Pauline Mouhanna, Atlanta

Jusqu’au 31 janvier. moma.org.
L’exposition sera présentée ensuite à l’Institut d’art contemporain, à Boston, du 24 février au 30 mai prochain. Elle se concentre sur deux des projets à long terme de l’artiste. Le premier The Atlas Group (1989-2004) et le second intitulé Scratching on things I could disavow (2007 – en cours).
 

L’Amérique qui le chérit
A New York comme à Boston, Washington, Buffalo, Los Angeles, San Francisco, Toronto et Montréal, les expositions individuelles ou collectives de Walid Raad font le tour des Etats et des musées américains. Mais comment s’explique un tel succès? Sans doute du fait que cet artiste dispose d’une vision mondialiste et universelle, comme le soulignent si bien certaines critiques. Indéniablement, ce professeur de l’école d’art Cooper Union de New York (USA) a su gagner et mériter sa grande renommée internationale.

Related

Un «Doha libanais». La solution globale de Nasrallah

Kaas chante Piaf. Beiteddine au cœur de Paris

Pascal Odille décortique Beirut Art Fair. D’échange et de partage, une bouffée d’air frais

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.