Lancée le 25 janvier, la 22e édition du Festival du cinéma européen se poursuit jusqu’au 6 février au cinéma Métropolis, à l’Empire Sofil. Au programme, une quarantaine de films, reflet d’une diversité culturelle européenne et locale.
C’est avec le film néerlandais Borgman d’Alex van Warmerdam, nommé pour la Palme d’or 2013, qu’a été inaugurée la 22e édition du Festival du cinéma européen. Une édition qui propose aux Libanais, cinéphiles et amateurs du grand écran, une fenêtre ouverte sur la production la plus récente des pays membres de l’Union européenne (UE), ainsi que l’organisation d’autres événements spéciaux.
La chef de la Délégation de l’UE au Liban, l’ambassadeur Christina Lassen, qui présente ce festival pour la première fois, affirme que le monde que les spectateurs découvriront tout au long de ce festival, «n’est pas seulement un monde d’activités artistiques, mais aussi un monde d’une sensation familière de diversité, un monde où les émotions humaines, la peur, la joie, les rêves, les désespoirs, les difficultés et la victoire sont aussi universels que l’humanité elle-même».
Riche en films et en événements, la programmation de l’édition 2016 propose trente-trois longs métrages récents provenant des Etats membres de l’UE, permettant ainsi au public de voir des films primés aux grands festivals internationaux, ainsi que des premiers ou deuxièmes films de jeunes réalisateurs prometteurs. Certaines projections constituent des avant-premières avant la sortie des films dans nos salles de cinéma. A titre non exhaustif, citons Youth de Paolo Sorrentino, Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin, Tale of tales de Matteo Garrone, Marguerite de Xavier Giannoli, 45 years d’Andrew Haigh, Inbetween worlds de Feo Aladag, Ida de Pawel Pawlikowski… et tant d’autres productions d’Espagne, d’Italie, de France, du Royaume-Uni, Grèce, Allemagne, Finlande, Danemark… ainsi que trois films pour jeune public.
Les trois pays invités du festival, la Suisse, la Serbie et la Norvège, proposent chacun un long métrage, respectivement Une cloche pour Ursli de Xavier Koller, Enclave de Goran Radovanovic et Louder than bombs de Joachim Trier. En clôture du festival, une production libanaise, 3 000 nights de Mai Masri, qui suit l’histoire de Layal, jeune Palestinienne. Layal se fait arrêter et incarcérer dans une prison israélienne hautement sécurisée. Elle y donne naissance à un garçon qu’elle élève dans cet espace carcéral où, tiraillée entre son instinct de mère et les décisions difficiles qu’elle doit prendre, elle trouve dans sa relation avec les autres prisonnières, palestiniennes et israéliennes, le moyen de s’assumer et devenir une jeune femme.
Un monde d’émotions universelles
Parmi les autres événements prévus au programme, un hommage à Omar Sharif, à travers la projection de Lawrence of Arabia, et la célébration du 400e anniversaire de la mort de Shakespeare avec de The taming of the shrew. A signaler également la sélection La comédie à l’européenne, qui propose quatre comédies européennes de France, d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni.
Pour la 15e année consécutive, des projections de courts métrages des étudiants d’écoles libanaises d’audiovisuel auront lieu le vendredi 29 janvier, à 22h15, et le samedi 30 janvier, à 17h30. Afin d’encourager les jeunes talents, le festival décernera deux prix récompensant les meilleurs courts métrages, offrant ainsi aux gagnants la possibilité d’assister à l’un des grands festivals internationaux de courts métrages en Europe, grâce à la contribution du Goethe-Institut et de l’Institut français du Liban.
Le jury est composé de responsables culturels des ambassades et instituts culturels des Etats membres de l’UE au Liban, ainsi que de critiques de cinéma libanais. Christina Lassen remettra les prix le samedi 6 février.
Tant attendue, la soirée ciné-concert, qui aura lieu le lundi 1er février, à 20h, permettra aux cinéphiles-mélomanes d’assister à la projection du film Blackmail d’Alfred Hitchcock (1929) dans sa version restaurée, accompagnée d’une musique composée et interprétée par l’artiste d’électronique libanais Sary Moussa (Radiokvm). Cette année, autre événement spécial, ô combien d’actualité, hélas!, la projection du documentaire Trashed de la réalisatrice Candida Brady sur la pollution par les déchets solides, suivie d’une discussion sur le thème de la gestion des déchets au Liban et des efforts de l’UE pour aider le pays à lutter efficacement contre ce problème très pressant.
Finalement, à mentionner également que le festival sera transposé de région en région afin de s’adresser à l’audience la plus large possible à travers le pays. A l’issue de son déroulement à Beyrouth, des projections de certains films auront lieu à Saïda (4-5 février), Nabatiyé (4-6 février), Tyr (4-6 février), Jounié (8-12 février), Tripoli (11-13 février), Zahlé (16-18 février) et Deir el-Qamar (16-19 février), en collaboration avec l’Institut français du Liban sur place.
Nayla Rached
Billets en vente au cinéma-Métropolis: 5 000 L.L.
2 000 L.L. pour les courts métrages d’étudiants et 10 000 L.L. pour le ciné-concert.