Avec environ 12 000 ONG au Liban et devant l’incapacité de l’Etat à promouvoir un idéal commun à tous les secteurs et à tous les individus, l’Université Saint-Joseph s’est mobilisée, en 2013, en partenariat avec Catholic Relief Services, pour lancer Mentor, visant à développer une société civile dynamique.
Contribuant efficacement au développement durable et favorisant la démocratie participative, ce projet a vu sa séance inaugurale intitulée Partnership Forum 2016 se dérouler le 20 janvier 2016, au Campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph (USJ). Subventionné par le Mepi (The Middle East Partnership Initiative) et organisé par l’université même et par le Catholic Relief Services (CRS), le forum a eu lieu en présence du recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache sj, du ministre des Affaires sociales Rachid Derbas, du chargé d’affaires des Etats-Unis au Liban, Richard Jones, des représentants du CRS et du Mepi, ainsi que des représentants des associations et des forces de la société civile. Trente-quatre ONG libanaises ont reçu, dans le cadre de cette rencontre, un certificat de participation au programme Mentor qui a pour objectif d’offrir une formation professionnelle aux ONG naissantes (moins de trois ans) ou qui redémarrent, leur fournissant, dans ce sens, un appui au niveau du renforcement institutionnel et leur permettant de développer leur plein potentiel, aux niveaux managérial et financier.
Le projet, lancé également en Tunisie et en Algérie, relève de la nécessité pour de telles ONG d’être encadrées. Face à une demande qui devient de plus en plus accrue pour des associations capables de prendre la relève du fait de l’impuissance du gouvernement libanais, «vingt et un ateliers et sessions de formation ont été organisés lors du forum permettant aux ONG de développer leurs contacts et leurs réseaux et de bénéficier de petits dons qui leur ont servi à mettre en place onze projets, depuis le lancement du projet Mentor», a affirmé la directrice du programme à l’USJ, Hilda Bairamian.
De son côté, le Pr Salim Daccache a souligné que «c’est le bien commun qui est recherché» à travers ce projet et que «depuis 141 ans, l’USJ croit dans les forces vives de la société pour sauvegarder la pluralité du Liban, cultiver sa démocratie et le protéger de l’absurdité des mouvements barbares qui frappent dans tous les sens». «L’USJ Mentor Unit, créé pour le renforcement des capacités des ONG naissantes, constitue, pour l’université, un outil sans pareil pour la promotion de la société libanaise et de ses forces vives», a ajouté le recteur de l’USJ. Les besoins varient, certes, selon les régions, et «chaque ONG tente de combler le vide laissé par l’Etat et de répondre aux demandes de la communauté dans laquelle elle se trouve», tel que le certifie Basma Abdel-Khalek, directrice des opérations de l’ONG Global Forum for Religions and Humanity, association spécialisée dans le dialogue interreligieux et interculturel et dont les projets s’étendent sur l’ensemble du territoire libanais. Œuvrant à aider les salariés libanais à connaître leurs droits, l’Ershad of Legal and Social Association se propose d’offrir à ces derniers des consultations juridiques gratuites. Le problème des jeunes Libanais, issus de milieux défavorisés, n’étant pas sans importance, l’ONG Nawaya cherche à procurer à ces jeunes un programme d’accompagnement dans le choix de leur orientation professionnelle. Tant de projets qui constituent un élément vital pour modeler et appliquer la démocratie participative. La crédibilité de ces ONG réside, d’ailleurs, dans le rôle judicieux et constructif qu’elles jouent dans la société.
Natasha Metni
Le projet Mentor en pratique
Ce projet propose effectivement une évaluation participative des capacités internes des ONG, des sessions et ateliers de formation générale, un mentorat et un suivi de coaching, des occasions de mises en réseau spécialement conçues pour répondre aux besoins de chaque ONG partenaire naissante. Il a été décidé que les ONG, qui ont participé à ce programme, se regrouperont dans le cadre d’une organisation plus large, ce qui leur permettrait d’agrandir leurs bases de contacts et de faciliter leur coopération.