Trente ans après l’explosion qui lui a coûté la vie, l’Amérique rend hommage à son héroïne Christa McAuliffe. Si tout le monde presque connaît cette astronaute, beaucoup ne savent pas qu’elle a des origines libanaises. Zoom sur une vraie combattante qui fait la fierté de la communauté arabo-américaine.
En 1986, le monde a été témoin d’une scène horrifique. La navette Challenger explose en direct, 73 secondes seulement après son décollage. Parmi les sept astronautes à bord, une Arabo-américaine, Christa McAuliffe. Une dame exceptionnelle.
McAuliffe était la petite nièce de l’un des plus célèbres écrivains arabes, Philip K. Hitti. Ses grands-parents étaient des maronites du Mont-Liban. L’Arab Daily News est dernièrement revenu sur sa carrière, relatant comment la jeune dame est devenue une légende. Pour Christa McAuliffe, tout commence dans le domaine éducatif. Passionnée par l’enseignement, elle est professeure d’Histoire américaine et anglaise dans le Maryland. Après avoir obtenu une maîtrise en éducation en 1978, McAuliffe et sa famille déménagent au New Hampshire. Elle décroche alors un poste d’enseignante dans une école secondaire à Concord.
En 1984, le président Ronald Reagan et la National Aeronautics and Space Administration (Nasa) annoncent un nouveau programme audacieux. Il s’agit d’un concours permettant à un enseignant de se rendre dans l’espace. Passionnée par le monde spatial, McAuliffe se voit déjà passagère sur la navette. Elle remporte le concours haut la main, dépassant ainsi plus de 11 000 candidats. C’est le vice-président de l’époque, George H. W. Bush, qui annonce la bonne nouvelle au cours d’une cérémonie spéciale à la Maison-Blanche. McAuliffe allait être la «première citoyenne dans l’histoire du vol spatial», annonçait alors Bush.
Lorsqu’elle revient de la Maison-Blanche à la suite de l’annonce de sa sélection, toute la ville se rallie derrière elle, la traitant comme une héroïne locale. Quant à elle, elle est impatiente de se rendre dans l’espace et voit cette mission spatiale comme une ultime chance. Pour McAuliffe, les avantages de sa participation à la mission sont si nombreux. Elle aiderait ses élèves à mieux comprendre l’espace et la façon dont fonctionne la Nasa.
Malheureusement, son rêve sera de courte durée et la mort l’attendait à peine quelques secondes après le décollage de la navette. A la suite de son décès, elle est vraiment entrée dans la légende. Sa famille reçoit le Congressional Space Medal of Honor. Un planétarium à Concord est baptisé de son nom, ainsi qu’un astéroïde et un cratère sur la lune. En outre, le centre Christa McAuliffe à Framingham State College est créé. Son but: promouvoir son héritage et faire avancer des pratiques éducatives dans toute la région. Et récemment, des membres de sa classe ont signé une pétition qu’ils comptent envoyer à l’Administration Obama, afin de faire adopter une fête nationale au nom de McAuliffe et de l’équipage de Challenger. Comme quoi, trente ans plus tard, la dame n’a pas arrêté d’inspirer l’Amérique.
Pauline Mouhanna
Bio en bref
Christa McAuliffe est née le 2 septembre 1948, à Boston, Massachusetts. Elle est diplômée de la Marian High School en 1966 et de la Bowie State College dans le Maryland. Elle est l’épouse de Steven McAuliffe avec qui elle a eu deux enfants, Scott et Caroline. Son mari continue de servir comme directeur fondateur du Centre Challenger pour Space Science Education.