Magazine Le Mensuel

Nº 3042 du vendredi 26 février 2016

Confidences Liban

Confidences Liban

35 réunions aux Etats-Unis pour Kahwagi
Plus de 35 meetings aux Etats-Unis pour le général Jean Kahwagi, qui est rentré à Beyrouth porteur de messages de stabilité pour le Liban… «Si les Occidentaux sentent que nous négligeons notre sécurité, rien ne les empêche de placer le Liban sur les rails de l’explosion à l’image de l’Irak et de la Syrie. On compte plus de 300000 victimes en Syrie, 10000 Libanais de plus ne les affecteront pas, mais les Libanais ont prouvé, au cours des dernières années, qu’ils restent attachés à la sauvegarde de leur pays, a dit le commandant en chef de l’armée. Les données pour les Européens et les Américains ont changé. Daech et al-Nosra sont taxés d’organisations terroristes et personne n’essaie plus de dénicher des «vertus» au Front al-Nosra. Dans le cadre de mes rencontres, j’ai développé l’idée selon laquelle toutes ces organisations sont issues de l’idéologie d’al-Qaïda et représentent une menace sur le monde, et les Américains ont acquis une certitude, à savoir la nécessité de sauvegarder l’armée et l’Etat syriens. Ils ne veulent pas d’une reproduction du scénario irakien».

 

Berry fait du lobbying… à Washington
Le chef du Législatif, Nabih Berry, a formé une commission parlementaire chargée d’une mission diplomatique, première en son genre, qui doit débuter sa tâche dès dimanche prochain aux Etats-Unis, avant de se rendre ultérieurement en Europe, pour expliquer la position du Liban quant à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent.
La commission, qui regroupe les députés Yassine Jaber, Mohammad Kabbani, Alain Aoun, Bassem Chab, Robert Fadel, ainsi que le conseiller du président de la Chambre, Ali Hamdan, et l’ex-ambassadeur à Washington, Antoine Chédid, s’était réunie pour consultations avec le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), l’Association des banques et des experts financiers. Elle emportera dans ses bagages les nouvelles lois financières adoptées par le Parlement à cet égard à l’automne dernier. Les Américains ne sont pas opposés à cette visite, selon une source parlementaire.

 

L’UNRWA réduit ses aides
Le sort de la relation entre les réfugiés palestiniens et l’UNRWA dans les camps palestiniens, surtout à Aïn el-Heloué, fait l’objet d’une multitude de questions, après que l’office eut décidé de réduire ses services, surtout en matière d’hospitalisation.
Les factions palestiniennes se sont réunies pour examiner l’initiative présentée par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, qui préconise une rencontre entre les Palestiniens et le directeur général de l’UNRWA au Liban, Mathias Chemali. Les militants soulignent que l’office pour les réfugiés prétend «qu’il ne s’agit pas d’une compression budgétaire, mais d’une rationalisation des dépenses. Le budget de la santé est le même, mais les factures d’hospitalisation au Liban ont augmenté».

Les Kataëb ravis
La chaleur de l’accueil et la longue accolade entre Saad Hariri et le député Samy Gemayel sur la scène du meeting du 14 février au Biel, suivies de la visite de l’ancien Premier ministre à Saïfi, ont ravi les Kataëb, comme l’ont remarqué les observateurs, mais la direction du parti ne souhaite pas que ce «ravissement» se mute en heurt avec les Forces libanaises (FL). Des sources Kataëb reconnaissent que la relation avec Maarab connaît une certaine tiédeur en raison des divergences de vues sur plusieurs dossiers, dont celui de la présidentielle et l’appui du Dr Samir Geagea au général Michel Aoun… Mais cela ne veut pas dire que le dialogue est rompu. D’ailleurs, jusqu’à présent, les Kataëb n’ont soutenu aucun des deux candidats en lice pour l’élection d’un chef d’Etat. Une rencontre entre les cadres des deux partis ou entre Geagea et Gemayel n’est pas à écarter, surtout qu’elle fait partie d’un plan de rassemblement des composantes du 14 mars, concluent les sources.

Nominations en cours aux FSI
La visite du ministre de l’Intérieur à Rabié était axée sur les nominations du Conseil de commandement des Forces de sécurité intérieure (FSI). Nouhad Machnouk avait affirmé que «les possibilités d’entente avec Michel Aoun sont aisées et réalisables». Il est sorti de son entretien à Rabié avec l’impression que le général n’est pas opposé à une formule qui passerait par le Conseil des ministres.
Selon des sources, ce dossier sera inscrit à l’ordre du jour après l’entente conclue au sujet des nominations du Conseil militaire, surtout qu’il existe quatre membres chrétiens sur cinq au Conseil de commandement des FSI qui exercent leur fonction par intérim. Les tentatives de régularisation de ce conseil sont sérieuses parce que les décisions du fait accompli prises ne peuvent pas être considérées comme légales en l’absence d’un Conseil qui jouit de toutes ses prérogatives.

Deux discours, deux interprétations
En ignorant Saad Hariri et en s’abstenant d’aborder la situation interne dans son dernier discours, sayyed Hassan Nasrallah a donné l’impression qu’il n’avait rien à ajouter à ce chapitre qui se résume, pour lui, à l’équation suivante: Michel Aoun à la présidence, sinon le vide jusqu’à dissipation du brouillard régional. Pour les sources proches du Moustaqbal, le chef du Hezbollah a abondé dans l’étalage des «victoires fictives», alors que des efforts sont déployés pour «désamorcer la fitna qui envahit la région en raison de la vanité iranienne». En parlant de la connivence des gouverneurs sunnites avec Israël, Nasrallah a comme versé de l’huile sur le feu.
Du côté du Hezbollah, on dit que sayyed Nasrallah n’avait pas l’intention de déclencher une polémique sans résultat, surtout que le discours du leader du Moustaqbal n’a apporté aucune nouvelle substance pour l’ouverture d’un débat rationnel visant à atténuer la tension politique. D’autant plus que le Moustaqbal a voulu donner un caractère «d’événement historique» au retour de Hariri, alors que le parti chiite n’y voit qu’une facette de la crise qui touche le leader sunnite dans son propre environnement et avec ses parrains régionaux.

Loi électorale: pas de consensus
La Commission parlementaire chargée de l’examen de la loi électorale, placée sous la présidence de Georges Adwan et composée des députés Marwan Hamadé, Emile Rahmé, Michel Moussa, Ahmad Fatfat, Serge Toursarkissian, Ali Fayad, Samer Saadé, Alain Aoun, Robert Fadel…, n’est pas parvenue à une formule de scrutin acceptée de tous. Chacune des parties en présence étant restée attachée à son propre projet, la commission a clôturé ses travaux et soumis son rapport au président Nabih Berry pour action. Il décidera de la convocation de l’Assemblée générale pour un débat sur l’ensemble des projets proposés par les blocs parlementaires ou alors sur un nombre limité de projets.

Quand Hariri ménage Frangié
«Le Hezbollah ne bloque pas la présidentielle, mais cherche à la reporter», ces propos tenus par Saad Hariri ont été fort appréciés par le candidat Sleiman Frangié. D’ailleurs, le chef des Marada, au cours de sa visite à la Maison du Centre, a félicité l’ancien Premier ministre pour cette prise de position et l’a aussi encouragé dans cette voie. Sachant que Frangié est un allié stratégique du Hezbollah, il est donc en faveur d’une approche haririenne plus réaliste de la situation, la poursuite de l’escalade ne peut que l’incommoder, se sentant ballotté entre son allié, d’un côté, et celui qui l’appuie pour la présidence, de l’autre.

La Syrie à l’ordre du jour
La dernière séance de dialogue entre le Moustaqbal et le Hezbollah à Aïn el-Tiné a abordé, en plus de la situation interne, les développements régionaux et la situation en Syrie. Les représentants du parti chiite ont voulu débattre de la dimension de l’annonce saoudienne portant sur l’envoi de troupes en Syrie pour combattre Daech, en s’interrogeant sur le sérieux de la démarche de Riyad. «Contribuera-t-elle à faciliter la solution politique en Syrie?», se sont-ils demandé.

Saadiyate: faible mobilisation
Pas beaucoup de réactions à l’invitation adressée aux partisans du 14 mars dans l’Iqlim el-Kharroub, surtout à Saadiyate, via les réseaux sociaux et les SMS, pour un rassemblement sur la route Beyrouth-Saïda, en signe de protestation contre les arrestations d’un nombre d’individus qui avaient participé, la semaine passée, à l’affrontement armé opposant le Moustaqbal aux Saraya de la Résistance libanaise. Les rapports sécuritaires dévoilent que les agissements du maire de Saadiyate, Rifaat el-Assaad, indisposent les habitants des villages de la région. C’est comme s’il cherchait à ce que la tension sécuritaire atteigne l’entrée de la route principale reliant l’Iqlim au littoral. Assaad serait, selon certains rapports, épaulé par des dignitaires religieux radicaux, comme le cheikh Ibrahim Ibrahi, imam de la mosquée de Saadiyate, qui reçoit des fonds en vue de mobiliser et d’armer ses proches et ses inconditionnels, pour reproduire le scénario du terroriste Ahmad el-Assir. L’armée a effectué une série de perquisitions après l’incident, procédant à des arrestations et des saisies d’armes.

Hariri règle ses dettes
Saad Hariri est en voie de régler tous ses dossiers financiers en suspens, selon des Beyrouthins partisans du Moustaqbal. Sur des impayés équivalents à huit mois de salaire, il en a déjà réglé deux à chaque employé œuvrant aux institutions Hariri, révèlent ces sources, alors que le reste sera échelonné sur les six mois à venir. L’ex-Premier ministre est aujourd’hui disposé à régler toutes ses dettes variant entre 250 et 300 millions de dollars, selon les estimations, de façon à garantir les droits de tous les créanciers. Les mêmes Beyrouthins opposent un démenti formel aux rumeurs qui lient la fermeture récente d’une petite banque saoudienne à Beyrouth à la situation financière du leader du Futur. Les doutes planent aussi sur les protestations organisées à Tripoli pour réclamer le paiement des salaires. Auraient-elles été initiées par le ministre démissionnaire Achraf Rifi pour écorner la visite de Hariri dans la capitale du Liban-Nord?

 

Israël vs Liban: guerre reportée
Israël reportera le déclenchement de la prochaine guerre contre le Liban après le dernier discours de sayyed Hassan Nasrallah, comme l’explique un expert militaire. C’est «la théorie du fait accompli» qui prime à Tel-Aviv, vu le coût élevé qu’une agression militaire peut engendrer sur l’Etat hébreu. Le commandement militaire israélien souhaite élargir le cercle des adeptes de cette théorie. C’est pourquoi les organes israéliens ont révélé des informations détaillées sur les moyens sophistiqués de défense aérienne dont dispose la Résistance, surtout les missiles dotés de radars antiaériens.
La Résistance a, en effet, dépassé toutes les lignes rouges tracées par Tel-Aviv, en transportant de la Syrie vers le Liban des armes qui rompent l’équilibre des forces. La presse israélienne avait prétendu que Moscou ne s’oppose pas à ce que ces armes de facture russe tombent entre les mains de la Résistance. Mais l’ambassadeur d’Israël à Moscou, Zvi Heifetz, a assuré, devant la Commission de la sécurité et des Affaires étrangères au Knesset, que «la Russie s’est engagée, ces dernières semaines, à ne pas livrer d’armes au Hezbollah au cours de ses opérations militaires sur la scène syrienne».

 

Amal chez les salafistes
Les réactions se succèdent après les assises politiques tenues au domicile du cheikh Safouane Zohbi, à Tripoli, avec le responsable du mouvement Amal, Zaki Jomaa, en présence d’un groupe de salafistes du Nord. Zohbi se présente comme étant le fondateur de la Rencontre salafiste du Nord, mais certains dignitaires religieux wahhabites radicaux l’accusent d’être proche des chiites et réclament sa mise au ban. Des sources islamistes parlent d’un communiqué publié par les extrémistes stigmatisant la réunion Zohbi-Jomaa, «parce que le mouvement Amal a participé à la guerre contre les sunnites en Syrie». Mais la réaction la plus expressive à cette réunion, on la doit au wahhabite Bilal Dekmak, aux commandes de l’association Ikra. «Le mouvement Amal, déclare-t-il, ne réussira pas à infiltrer les rangs sunnites, comme l’a fait le Hezbollah de façon intelligente et idéologique».

 

 

 

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