Faute de suspense et de concurrence, plusieurs nouveautés ont été introduites au règlement de la 67e édition du championnat du monde de Formule 1, afin de tenter de relancer cette compétition largement monopolisée ces deux dernières saisons par Mercedes. L’écurie allemande a, en effet, remporté 32 courses sur 38 en 2014 et 2015, ainsi que les quatre titres mondiaux mis en jeu (constructeurs et pilotes, avec Lewis Hamilton).
Pour commencer, il s’agit du calendrier le plus chargé depuis la création, en 1950, du championnat du monde avec vingt et une courses. Deux circuits de plus avec le retour de celui d’Hockenheim, qui était absent en 2015 pour problèmes financiers, et l’arrivée du circuit d’Europe à Bakou. Un circuit ultrarapide, non permanent, tracé dans le centre historique de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. La saison 2015 commencera ce week-end, le 20 mars, au circuit de Melbourne, en Australie, et s’achèvera le 27 novembre prochain à Abou Dhabi.
Un nouveau format de qualifications a été adopté par la FIA avec l’élimination d’un pilote toutes les 90 secondes. Les pilotes resteraient en piste pendant les trois périodes de la séance de qualification d’une heure (Q1, Q2 et Q3) jusqu’à ce qu’ils soient éliminés, l’un après l’autre, en fonction du chronomètre.
Ainsi, la Q1 durera 16 minutes avec 22 voitures au départ et le pilote le plus lent sera éliminé au bout de sept minutes, puis un pilote toutes les 90 secondes, jusqu’à ce qu’il n’en reste que 15 pour la Q2 (15 minutes). Sur ces 15 pilotes en Q2, il n’en restera que huit pour la Q3 (14 minutes), au lieu de dix jusqu’à l’an dernier. A la fin de la Q3, et après élimination des six autres, toutes les 90 secondes, seuls les deux pilotes les plus rapides resteront en piste pour la chasse à la pole position, dans le dernier tour.
Les écuries disposeront aussi de trois types de gommes (contre deux cette année) durant le Grand Prix. Elles devront choisir parmi ces trois sortes de pneumatiques, les deux qu’elles utiliseront en course. Pirelli va également proposer un cinquième type de pneus appelé «ultra-soft», encore plus tendre que les pneus «super-tendres» pour voir ce que ça donne.
Pour 2016, toutes les voitures seront équipées d’un tuyau d’échappement appelé «wastegate», par lequel doivent passer uniquement tous les gaz d’échappement de la soupape de décharge. Cela permettra aussi d’augmenter le bruit émis par les voitures.
Tous contre Mercedes
Reste à savoir si ces nouveaux règlements pourront mettre fin à l’hégémonie des Mercedes ou au moins l’entraver, surtout que Nico Rosberg et Lewis Hamilton disposeront d’une liberté de stratégie. Battu lors des deux dernières saisons par le pilote britannique, Nico compte bien changer la donne. L’écurie aux flèches d’argent offrirait désormais la possibilité aux deux sportifs de choisir chacun sa propre stratégie.
Il faudra également compter avec la nouvelle puissance de Scuderia. Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel ont eu à cœur de le montrer lors des essais de Barcelone en signant les meilleures performances. Une démonstration de vitesse que l’équipe de Maurizio Arrivabene compte bien mettre à l’œuvre dès le premier Grand Prix. Vettel fera sûrement partie de la bataille pour le titre. Williams est toujours présente avec la même structure et les mêmes pilotes: Felipe Massa et Valtteri Bottas. Une régularité qui pourrait bien s’avérer payante. Mais ce qui est intéressant, ce sont les nouvelles forces en présence. Comme l’écurie américaine Haas qui effectue ses grands débuts avec en premier pilote, le Français Romain Grosjean. Renault marque également son grand retour à la compétition et un duel entre Red Bull et Toro Rosso est aussi attendu.
Le point des 11 écuries
Mercedes De petites révolutions ont été introduites à la voiture pour en faire une toute nouvelle. Après deux titres mondiaux en 2014 et 2015, Mercedes semble imbattable tant l’avance qu’elle possède est phénoménale.
Ferrari Après les profonds changements en 2015, la Scuderia a enregistré de nets progrès au niveau des résultats. L’ambition pour 2016 sera de concurrencer encore davantage Mercedes. Si l’objectif de remporter le championnat dès 2016 est irréel, nul doute que ce sera à moyen terme.
Williams L’objectif sera de continuer à monter sur le podium régulièrement. Une victoire semble difficile tant la performance et la fiabilité des concurrents sont impressionnantes. Avec un budget moindre que ses principales rivales, l’équipe de Grove reste, néanmoins, la troisième force du plateau.
Red Bull Depuis deux ans, Red Bull n’arrive plus à gagner. La monoplace reste malgré le nom, motorisé par Renault, mais le moteur sera badgé par Tag Heuer (en gros, Tag Heuer a payé pour se faire passer pour le motoriste de Red Bull, ce qui n’est bien sûr pas le cas).
Force India L’équipe continuera de gravir les échelons, malgré des ressources limitées et un retard dans la conception de la monoplace. Les objectifs de la saison seront de continuer à progresser dans la hiérarchie.
Renault L’écurie française aime bien partir et revenir. Elle l’a fait entre 1977 et 1985, de 2002 à 2011, et maintenant elle revient avec deux jeunes pilotes dans les bagages: Magnussen qui était chez McLaren et Jolyon Palmer (fils de l’ancien pilote F1 Jonathan Palmer).
Toro Rosso La participation au championnat 2016 a été, un temps, remise en cause. Si Red Bull conserve un moteur Renault, Toro Rosso a opté pour un Ferrari de 2015.
Sauber Après une saison catastrophique en 2014, Sauber a marqué des points en 2015. Les deux pilotes «payants», Marcus Ericsson et Felipe Nasr, ont été reconduits.
McLaren L’association de McLaren avec Honda s’est soldée par une catastrophe en 2015, que ce soit en performances ou en fiabilité. Fernando Alonso et Jenson Button font bonne figure, mais la saison passée a dû entamer leur moral, eux qui ne sont pas habitués à garnir le fond de grille.
Manor L’écurie a remplacé Marussia après l’accident qui a coûté la vie à Jules Bianchi. Manor s’est associée avec Williams pour la fourniture de plusieurs pièces, notamment la boîte de vitesses. Quant au moteur, Manor passe du Ferrari 2014 au Mercedes 2016.
Haas Déjà présente en Nascar, l’écurie américaine fera ses débuts avec, notamment, le Français Romain Grosjean, pilote de l’ancienne écurie Lotus et le Mexicain Esteban Gutierrez qui était, l’année dernière, pilote de réserve chez Ferrari qui motorise la nouvelle écurie.
Mohamed Fawaz
Le calendrier 2016
♦ 20 mars: Australie (Melbourne).
♦ 3 avril: Bahreïn (Sakhir).
♦ 17 avril: Chine (Shanghai).
♦ 1er mai: Russie (Adler).
♦ 15 mai: Espagne (Barcelone).
♦ 29 mai: Monaco (Monaco).
♦ 12 juin: Canada (Montréal).
♦ 19 juin: Europe (Bakou).
♦ 3 juillet: Autriche (Spielberg).
♦ 10 juillet: Grande-Bretagne (Silverstone).
♦ 24 juillet: Hongrie (Budapest).
♦ 31 juillet: Allemagne (Hockenheim).
♦ 28 août: Belgique (Spa-Francorchamps).
♦ 4 septembre: Italie (Monza).
♦ 18 septembre: Singapour (Singapour).
♦ 2 octobre: Malaisie (Kuala Lumpur).
♦ 9 octobre: Japon (Suzuka).
♦ 23 octobre: Etats-Unis (Austin).
♦ 6 novembre: Mexique (Mexico).
♦ 13 novembre: Brésil (Interlagos/Sao Paulo).
♦ 27 novembre: Abou Dhabi (Abou Dhabi).