Le vendredi 8 avril, en clôture du mois de la Francophonie, aura lieu la 3e édition de la Nuit des musées, organisée par le ministère de la Culture. Lynn Tehini, conseillère du ministre, revient sur l’événement.
Comment est née la Nuit des musées?
Le ministère de la Culture assure chaque année la coordination des activités du mois de la Francophonie au Liban entre toutes les ambassades francophones. Mais nous sentions que cela ne suffisait pas et que nous pourrions, nous aussi, participer beaucoup plus activement à ce mois. Nous avons donc organisé la Nuit des musées en nous inspirant des Nuits blanches parisiennes ou des Nuits des musées européennes. Plusieurs directeurs de musées ont manifesté leur enthousiasme, générant ainsi un mouvement d’intérêt.
Pourquoi les musées, alors que cette culture n’est pas réellement ancrée au Liban?
C’est exactement l’idée derrière cet événement; de montrer qu’un musée est beaucoup plus proche et plus intéressant qu’on ne le croit, de dépoussiérer cette image qui, au Liban, contrairement à d’autres pays, donne souvent une impression de sorties scolaires, d’ennui. Les gens manifestent devant le Musée national, mais personne n’a jamais pensé à y entrer pour une visite. Organiser l’événement la nuit, un vendredi, en début de week-end, instaure une ambiance agréable, familiale. Nous avons également mis en place des activités, comme des concerts de musique, des dégustations de vin, des projections en 3D… pour jouer sur le côté festif de l’événement, tout en allant jusqu’au bout de l’une des missions du ministère, intéresser et sensibiliser à la culture.
Donc une 3e édition dans l’espoir d’une prochaine…
Oui sûrement. Quand nous avons organisé la première édition, nous nous n’attendions qu’à quelques centaines de personnes. Mais il y a eu une affluence massive, plus de 4 000 visiteurs au Musée national. Les gens étaient tellement intéressés et nous posaient des questions sur la prochaine édition, la 2e donc qui a été aussi un très joli succès, avec 5 000 visiteurs et 4 000 au Mim. Les gens qui n’avaient pas pu voir certains musées lors de la 1ère édition sont revenus et en ont visité d’autres lors de la 2e. D’année en année, le nombre de nos partenaires du secteur privé est en train d’augmenter, ce qui nous permet de développer l’événement pour qu’il soit plus agréable au public, de mettre ainsi à la disposition du public des navettes gratuites qui relient, chaque 30 minutes, les musées à l’intérieur de Beyrouth. Il y a de nombreuses surprises de plus cette année.
Est-ce qu’il y a une thématique précise?
L’événement vient en clôture du mois de la Francophonie. Pour le moment, pas de thématique; nous verrons si tous les musées travailleront l’année prochaine sur un thème. Comme chacun a une collection particulière, ça ne sera pas facile. L’idée essentielle reste d’ouvrir les musées dans une atmosphère conviviale, que les parents viennent avec leurs enfants car si, dès un jeune âge, ils commencent à avoir l’habitude d’aller au musée, de s’y intéresser, peut-être qu’avec le temps ils développeront cette culture des musées.
Le fait de le mettre sous le chapeau de la francophonie restreint-il le public?
Nous aurions pu le mettre en place pour les Journées nationales du patrimoine, mais l’événement a commencé et a connu un succès tel quel; il cadre avec les valeurs de la francophonie. La Nuit des musées est à l’occasion du mois de la Francophonie, mais s’adresse à tous les Libanais. C’était une occasion pour un organe étatique de faire quelque chose pour les gens. Et le public a répondu positivement. Ce qui est intéressant, c’est de relever que la culture permet de relier tous les Libanais. C’est un événement pour tous, purement libanais, sans connotation communautaire, religieuse ou sociale.
Propos recueillis par N.R.
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Un parcours en 11 étapes
Onze musées ouvrent leurs portes cette année à l’occasion de la Nuit des musées:
♦ Le Musée national de Beyrouth – Mathaf.
♦ Mim, le musée des minéraux – Campus de l’innovation et du sport, USJ.
♦ Le musée de préhistoire libanaise de l’Université Saint-Joseph – Monnot.
♦ La Villa Audi – Achrafié.
♦ Le musée Nicolas Ibrahim Sursock –Achrafié.
♦ Le musée archéologique de l’AUB.
♦ Le musée de la Banque du Liban.
♦ Le musée du savon – Saïda.
♦ Le musée du génocide arménien (Aram Bezikian) – Byblos.
♦ Le musée Pépé Abed – Byblos.
♦ Le musée ethnographique de l’Université de Balamand – Koura.