En Equateur, mardi matin, une course contre la montre s’était engagée pour tenter de retrouver des survivants, après le terrible séisme survenu samedi sur la côte nord-ouest du pays. D’une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter, ce tremblement de terre est le plus violent en Equateur depuis 1979. Mardi matin, l’Institut équatorien de géophysique avait déjà signalé 230 répliques d’une magnitude de 3,5 à 6,1.
Le bilan, effroyable, devrait dépasser les 400 morts, tandis que 2 600 personnes ont été blessées par le séisme. Les victimes sont de nationalité équatorienne, mais aussi américaine, colombienne, canadienne… Dès lundi soir, le président équatorien, Rafael Correa, a prévenu que «le nombre de morts augmentera sûrement et probablement de manière considérable».
Outre le terrible bilan humain, la côte Pacifique du pays a été complètement dévastée par les secousses. «Il va falloir reconstruire Pedernales, le centre de Portoviejo, le quartier de Tarqui à Manta, les villes de Canoa et Jama. Cela va prendre des mois, des années», a ajouté le président Correa. Selon lui, la reconstruction du pays devrait coûter «des centaines de millions, probablement des milliards de dollars».
Malgré cela, l’espoir de retrouver des personnes encore vivantes et bloquées sous les décombres subsistait. Lundi après-midi, une personne a été ainsi été retrouvée vivante sous les décombres d’un hôtel. Une jeune fille, restée coincée pendant vingt heures sous les gravats d’un immeuble, a été retrouvée «miraculeusement» en vie. Le travail des secours est très compliqué. A Manta, sur la côte Pacifique, les chiens accompagnent les pompiers sauveteurs, leur signalant la présence de victimes encore en vie. Reste ensuite à parvenir à extraire les blessés ou les corps, la plupart du temps ensevelis sous des bâtiments très instables. Un travail de longue haleine.
Brésil
Dilma Rousseff veut se battre jusqu’au bout
Alors que les députés brésiliens se sont prononcés, dimanche 17 avril, en faveur de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, celle-ci dénonce une «profonde injustice». Elle a d’ailleurs réagi, mardi matin, en dénonçant une tentative de «coup d’Etat» institutionnel. Elle s’est dite «indignée» par le vote des députés. «Je me sens (…) victime d’une profonde injustice. Mais je ne me laisserai pas abattre, le combat ne fait que commencer», a-t-elle déclaré. Ceux qui auraient souhaité qu’elle abdique en sont donc pour leurs frais.
La présidente brésilienne est accusée d’avoir maquillé des comptes publics en 2014, l’année de sa réélection, ainsi qu’en 2015 afin de masquer l’ampleur de la crise économique.
Les députés brésiliens ont ouvert, dimanche, la voie à une destitution de la première présidente du pays. A une écrasante majorité, ils se sont prononcés lors d’un vote historique pour une destitution, le tout dans une ambiance survoltée. Les députés de l’opposition de droite ont exulté, chantant l’hymne des supporters de l’équipe de foot au Mondial 2014: «Je suis brésilien, avec beaucoup de fierté et beaucoup d’amour». De nombreuses manifestations pro ou anti-Dilma Rousseff ont parallèlement eu lieu dans tout le pays. La popularité de la présidente s’est effondrée à un plancher historique de 10%. Elle est embourbée depuis sa réélection dans une redoutable crise politique qui s’est embrasée au mois de mars, avec d’immenses manifestations pour son départ et l’entrée au gouvernement de son mentor Lula, soupçonné de corruption par la justice.
Le vote des députés acquis, c’est désormais au Sénat brésilien d’entériner la destitution de la présidente. D’ici au 11 mai, il suffira d’un vote à la majorité simple des sénateurs pour que Dilma Rousseff soit formellement mise en accusation pour «crime de responsabilité» et écartée du pouvoir pendant 180 jours au maximum, le temps du verdict final. Le scrutin au Sénat s’annonce très serré. Selon certains quotidiens brésiliens, l’opposition disposerait déjà d’un nombre suffisant de voix pour l’écarter du pouvoir. Auquel cas, le vice-président Michel Terner, ancien allié centriste de Rousseff et désormais rival, assumerait à sa place ses fonctions et formerait un gouvernement de transition. Si la procédure de destitution arrive à son terme, Dilma Rousseff rejoindrait le seul président brésilien à ce jour à en avoir fait les frais. Fernando Collor de Mello avait été chassé du pouvoir en 1992, pour corruption.
Jenny Saleh