Magazine Le Mensuel

Nº 3050 du vendredi 22 avril 2016

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Questions à Hussein Husseini

Vous avez proposé trois solutions pour sortir de l’impasse constitutionnelle et de la politique actuelle. Quelles sont-elles?
Il faut agir pour sortir de la situation actuelle. J’ai avancé trois solutions qui aideraient à mettre fin à la crise dans laquelle nous nous débattons. La première consiste à organiser, sans tarder, les législatives en adoptant la proportionnelle comme mode de scrutin et, ensuite, élire un président de la République. La deuxième consiste à s’entendre sur l’élection d’un nouveau président pour une période transitoire d’une année tout au plus, au cours de laquelle les législatives seront organisées sur la base d’une nouvelle loi permettant à la nouvelle Chambre d’élire un nouveau chef d’Etat pour un mandat entier. Un président pour un mandat de six ans doit être élu par une Assemblée constitutionnelle et non par un Parlement dissout. Je précise que la période transitoire de l’élection sera d’un an, ce qui signifie qu’il peut s’acquitter de sa mission dans un délai moins long et son mandat prendra alors fin. Au cas où ces deux solutions ne sont pas adoptées, il reste une troisième voie, la plus difficile, qui implique un retour au peuple dans le cadre d’une Constituante.

Votre proposition d’élire un président pour une période transitoire suppose-t-elle un amendement de la Constitution?
Nous l’avons déjà fait au temps du président Elias Sarkis et nous l’avons élu six mois avant la fin du mandat du président en exercice à l’époque, Sleiman Frangié. Le Parlement actuel occupe la place de fait. Sa seule compétence est d’adopter une nouvelle loi électorale, car il n’a pas élu un président au cours de son mandat réel.
 
Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour proposer ces solutions?
Je l’ai déjà fait six mois avant la fin du mandat du président Michel Sleiman. La réponse était qu’il s’agissait d’un long processus qui demande du temps. Or, nous avons déjà perdu deux ans et il faut tout faire pour sortir de l’impasse, car le risque sur l’entité nationale est réel. Il ne faut plus traîner.

Croyez-vous que la solution soit purement interne et que les différentes parties peuvent l’adopter?
Celui qui a une meilleure suggestion qu’il la présente. La situation est dangereuse. Du point de vue constitutionnel, nous avons un problème réel. La décision de la Chambre de proroger son propre mandat fait d’elle une Assemblée dissoute. Le seul organe qui peut expédier les affaires courantes est le bureau du Parlement. Le président Nabih Berry a bien fait en recevant le président français François Hollande en présence de ce bureau.

Arlette Kassas
 

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