Avec son amour pour la danse et la chorégraphie, il a emporté le public ailleurs. Son ailleurs, ce sont les cultures assyrienne, syriaque et bédouine folkloriques du Moyen-Orient. C’est aussi l’Europe et les Etats-Unis. Bienvenue dans le monde multiculturel de Fadi J. Khoury.
Ils se sont unis pour la bonne cause. La LAU (Lebanese American University) et le consulat général du Liban à New York ont organisé un spectacle en l’honneur de Fadi Khoury. Un événement qui a permis à l’artiste et sa troupe de lever le voile sur l’étendue de leur travail visant à fusionner des cultures à travers la danse.
De quelle fusion culturelle s’agit-il? Et comment cet artiste a-t-il réussi à captiver l’attention? Tout débute en Irak, précisément dans une famille d’artistes. Son père, danseur et chorégraphe, a été directeur artistique du Ballet national irakien. Lorsqu’il a 13 ans, la famille déménage à Beyrouth. Le jeune Fadi est alors exposé au ballet classique, à la danse folklorique et au jazz moderne. C’est dans la capitale beyrouthine aussi qu’il poursuit des études à l’Université libanaise des beaux-arts. Il se produit également avec le théâtre des Rahbani. Durant cette période, Fadi Khoury découvre le monde de l’éclectisme définissant, depuis, sa vision de l’art, une tendance artistique fondée sur l’exploitation et la conciliation des styles du passé.
De succès en succès
Avec Caracalla, il part, en 2005, en tournée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Quatre ans plus tard, il s’installe aux Etats-Unis et se produit au Kennedy Center à Washington, DC. Depuis, il enchaîne les succès et travaille avec des chorégraphes éminents, comme Gary Pierce, ancien champion Ballroom qui a cofondé et réalisé l’American Ballroom Theatre Company, à New York. Il a aussi collaboré avec Earl Mosley, professeur et fondateur de la Diversité de la danse Inc., un organisme à but non lucratif se concentrant sur l’éducation de la danse. Fadi Khoury n’a pas seulement réussi sur le terrain. Il obtient une bourse pour poursuivre sa formation en ballet et en danse moderne de l’American Dance Theatre Alvin Ailey à New York City. De 2009 jusqu’en 2013, il reçoit chaque année le prix Top enseignants d’Arthur Murray International et se place premier du classement.
Que ce soit dans un ballroom ou en face d’un étudiant, le succès de Khoury réside dans une chose: son art dépasse les frontières et les cases. Comme il le dit si bien: il a bel et bien assimilé plusieurs formes de danse, mais veut les rassembler, les regrouper. Ainsi, sur scène, sa pensée et son émotion deviennent-elles le mouvement lui-même. A la fois décomplexés et complétés par l’éclairage, la musique et les costumes font de sa danse un environnement en soi. Un environnement à découvrir absolument.
Pauline Mouhanna, Atlanta
http://www.fjkdance.com/
La connexion via la danse
Inspiré par une collaboration fructueuse avec Sevin Ceviker, Fadi Khoury a fondé avec cette danseuse turque, en 2014, FJK Dance (initiales de Fadi J. Khoury), une compagnie de danse contemporaine. Sa mission est de fusionner les vocabulaires des diverses formes de danse dans une langue expressive créative. Cette fusion va au-delà de la danse et comprend les costumes, l’éclairage et le son.
Photos: ©Jaqlin Medlock